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Louis XII | |
![]() Portrait par Jehan Perréal, château de Windsor. |
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Titre | |
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Roi de France | |
– (16 ans 8 mois et 25 jours) |
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Couronnement | , en la Cathédrale de Reims |
Prédécesseur | Charles VIII |
Successeur | François Ier |
Roi de Naples | |
1501 – 1504 | |
Prédécesseur | Frédéric Ier |
Successeur | Ferdinand III |
Duc de Milan | |
1499 – 1500 | |
Prédécesseur | Ludovic Sforza |
Successeur | Ludovic Sforza |
1501 – 1512 | |
Prédécesseur | Ludovic Sforza |
Successeur | Maximilien Sforza |
Duc d'Orléans | |
– (33 ans 3 mois et 2 jours) |
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Prédécesseur | Charles d'Orléans |
Successeur | retour à la couronne |
Biographie | |
Dynastie | Valois Orléans |
Nom de naissance | Louis d'Orléans |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Château de Blois (France) |
Date de décès | (à 52 ans) |
Lieu de décès | Paris (France) |
Père | Charles de Valois, duc d'Orléans |
Mère | Marie de Clèves |
Conjoint | Jeanne de France (1479-1499) Anne de Bretagne (1499-1514) Marie d'Angleterre (1514-1515) |
Enfant(s) | Claude de France Renée de France |
Héritier | François d'Angoulême (1498-1508) NN de France (1508) François d'Angoulême (1508-1512) NN de France (1512) François d'Angoulême (1512-1515) |
Résidence | Château de Blois Château d'Amboise |
Rois de France | |
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Louis XII, né le au château de Blois et mort le à Paris, surnommé le « Père du peuple » par les États généraux de 1506, est roi de France de 1498 à 1515. Durant son règne, il dut faire face aux guerres d'Italie, qui s'achèvent avec la défaite de Novare en 1513 et, au plan intérieur, la réforme de la justice et des impôts. Son image fut cultivée après sa mort comme symbole d'une monarchie modérée, s'appuyant sur les États généraux, par contraste avec la monarchie absolue.
Louis d'Orléans est le fils de Charles d'Orléans, le prince poète, et de Marie de Clèves. Il est le petit-fils du duc Louis Ier d'Orléans (frère cadet du roi Charles VI), qui fut assassiné en 1407 par le duc Jean sans Peur de Bourgogne. Il est l'arrière-petit-fils de Charles V (voir son ascendance). Orphelin de père à trois ans, il est pris en tutelle par Louis XI, qui lui prodigue une sévère éducation.
En 1476, Louis XI organise son mariage avec sa fille Jeanne (Jeanne de France, née le 23 avril 1464 à Nogent-le-Roi), difforme, physiquement estropiée (boiteuse) : Louis XI espère ainsi provoquer l’extinction de la branche d’Orléans, qui menace toujours la branche aînée des Valois directs. Au moment du mariage de sa fille et du futur Louis XII, Louis XI aurait cyniquement glissé à l'un de ses confidents « (...) pour ce qu'il me semble que les enfants qu'ils auront ensemble ne leur coûteront point cher à nourrir (...) ».
Après avoir accédé au trône, Louis XII s'empresse en 1499 de faire annuler ce mariage par le pape pour non-consommation, ce que Jeanne conteste en vain, en déclarant au procès que « bien qu'elle sache très bien qu'elle n'est ni aussi jolie ni aussi bien faite que les autres femmes », son mariage a bel et bien été consommé. Le mariage est néanmoins annulé, Jeanne se retire au couvent à Bourges pour fonder, ultérieurement, l'ordre des religieuses de l'Annonciade, destiné à honorer la Sainte Vierge plus particulièrement dans le mystère de l'Annonciation. Morte en odeur de sainteté, elle est canonisée par le pape Pie XII en 1950.
À la mort de Louis XI, il échoue à obtenir la régence aux États généraux de Tours, confiée à Anne de Beaujeu.
Après les péripéties de la Guerre folle, il est fait prisonnier à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier, en juillet 1488. Gracié après trois ans de détention (qu'il passe dans les prisons d’Angers, de Sablé, de Lusignan, de Poitiers, de Mehun-sur-Yèvre et de Bourges), il suit son cousin, le roi Charles VIII, en Italie où il tente en vain de conquérir le duché de Milan à son profit (cf. première guerre d'Italie).
Le , Charles VIII meurt accidentellement sans enfant survivant. Louis se rend au château d'Amboise le lendemain pour rendre hommage au corps du défunt : il y est reçu et honoré par la Cour comme souverain[1]. Les fiefs, possessions et prétentions des Orléans rentrent dans le giron de la monarchie. Dès son accession au trône, il manifeste cependant un désir profond de ne pas rompre avec la tradition des Valois. Sa célèbre phrase, « le roi de France ne venge pas les injures faites au duc d'Orléans », témoigne de sa volonté de réconciliation et de continuité.
En échange du Valentinois érigé en duché, qu'il donne à César Borgia, fils du pape Alexandre VI, il obtient l'annulation de son premier mariage et épouse à Nantes le [2] Anne de Bretagne, la veuve de Charles VIII, qui avait hérité, en vertu de leur contrat de mariage, de l'ensemble des prétentions des rois de France sur le duché. La Bretagne reste ainsi dans l'orbite de la France, mais le nouveau contrat de mariage spécifie que l'héritier du Royaume ne pourra être héritier du Duché. Il signe un traité comprenant 2 lettres, l'une pour le mariage comprenant 5 clauses est publiée le 7 et la deuxième publiée le 19 janvier 1499 de 13 clauses comprenant des dispositions générales concernant le Duché de Bretagne dont le rétablissement de la souveraineté d'Anne de Bretagne sur son Duché (rétablissement des Chancellerie, Conseil, Parlement, Chambre des comptes, Trésorerie, Justice, monnaie et séparation des 2 couronnes)[3].
Une conséquence mineure de ce mariage est qu'il y a continuité dans la vie culturelle de la Cour : parmi les poètes de Cour, on peut citer l'humaniste italien Fauste Andrelin de Forlì.[réf. souhaitée]
Dès 1499, il reprend la politique italienne de son prédécesseur (cf. deuxième, troisième et quatrième guerre d'Italie), en ajoutant cependant à la prétention des Anjou sur le royaume de Naples, celle des Orléans sur le duché de Milan. Après avoir conquis le Milanais, il devient maître d'une grande partie de la péninsule.
Le , il signe le traité de Blois, qui prévoit le mariage de sa fille, Claude de France, avec le futur Charles Quint, et celui de sa nièce Germaine de Foix à Ferdinand II d'Aragon, le roi cédant alors à sa nièce ses droits sur le royaume de Naples. À la demande des États généraux de Tours de 1506, sa fille est finalement fiancée à François d'Angoulême (le futur François Ier). C'est également lors de ces États généraux qu'il est officiellement nommé « Père du Peuple », le chanoine de Notre-Dame, Thomas Bricot, étant chargé de cette mission. Ce titre lui avait été accordé en raison de l'ordre intérieur dans lequel il avait maintenu le royaume, la baisse de la taille d'un quart de son montant, et la réforme de la justice accomplie entre 1499 et 1501[4]. Sa politique expansionniste justifiait aussi ce titre de « Père du Peuple », plutôt que le titre plus habituel de « Fils du Peuple » ou encore de Pater Patriae[4].
La même année, il est chassé de Naples par Ferdinand d'Aragon (Ferdinand le Catholique) et perd le Milanais six ans plus tard. Les adversaires de la France s'allient et forment la "Ligue catholique" (ou Sainte Ligue) constitué le 5 octobre 1511 par le pape Jules II. En 1513, la défaite de Novare met fin à ses ambitions italiennes.
L'essentiel des guerres sous le règne de Louis XII se déroulent en territoire italien. Toutefois, quelques batailles se jouent à l'intérieur des frontières françaises. En 1512, l'Aragon s'empare de la Haute-Navarre. En 1513, les Suisses assiègent Dijon. En août de cette même année, les Anglais remportent la victoire de Guinegatte. Par des traités séparés, dont le contesté traité de Dijon, Louis XII disloque la Sainte-Ligue.
Louis XII administre son domaine avec intelligence. Il utilise les recettes des impôts pour le bien du pays en entretenant le réseau routier. S'il diminue la taille, il augmente toutefois les impôts indirects[4]. Son principal ministre est le cardinal Georges d'Amboise. Il renouvelle la Pragmatique Sanction de Bourges assurant une marge de liberté dans le choix du clergé[4]. Ceci lui vaut l'image d'un roi chevalier, juste et chrétien, par ailleurs empreint de tolérance à l'égard des protestants vaudois du Luberon[4], et celle d'un nouveau César. Il est le premier à mettre à ce point en avant l'image de la reine (Anne de Bretagne).
Devenu veuf le 9 janvier, il se remarie le à Abbeville avec Marie d'Angleterre, la très jeune sœur du roi Henri VIII d'Angleterre, pour sceller sa réconciliation avec ce dernier.
Affaibli par l'âge, par les hémorragies intestinales à répétition qui ont menacé de le tuer plusieurs fois au cours de sa vie, par les excès et la goutte, il meurt trois mois plus tard, le , en l'hôtel des Tournelles à Paris[5]. Les propagandistes du futur François Ier répandent la rumeur sur sa sénilité, son impuissance et le fait qu'il se serait épuisé dans la chambre à coucher à force de vouloir concevoir un fils avec Marie d'Angleterre[6].
Il laisse le trône à son cousin et gendre François Ier époux de sa fille aînée Claude, duchesse de Bretagne.
De la Fronde jusqu'au terme du XVIIe siècle, son image est opposée à celle de Louis XI comme représentant d'une monarchie modérée, empiétant peu sur les seigneuries et ne levant pas excessivement d'impôts[4]. Fénelon écrit ainsi, dans sa Lettre à Louis XIV[7] (1694) : « Si le Roi, dit-on, avait un cœur de père pour son peuple, ne mettrait-il pas plutôt sa gloire à leur donner du pain, et à les faire respirer après tant de maux, qu'à garder quelques places de la frontière, qui causent la guerre ? ». Comparé à Louis IX et à Henri IV, le « sage Louis XII » est également loué par Voltaire (Henriade, 1726)[4], Montesquieu[4] ou l’abbé de Cordier de Saint-Firmin[4]. Les défaites militaires sont ainsi éclipsées[4]. L'Académie française va jusqu'à proposer un concours d'éloge du « Père du peuple » cinq ans avant que n'éclate la Révolution française, concours remporté par l'abbé Noël[4].
Sa figure fournit le sujet de pièces de théâtre sous la Révolution (Une journée de Louis XII ou Louis XII Père du peuple de Charles-Philippe Ronsin, jouée en février 1790)[4]. Alors que le Panthéon est réservé aux hommes de la Révolution (sauf Descartes, etc.), le député Charles Lambert de Belan tente de faire valoir, en février 1792, une exception pour « les seuls de nos rois qui se soient montrés les pères du peuple »[4]. Avec l'intensification de la Révolution, son aura pâlit[4].
Cette tendance hagiographique est mise en question au XIXe siècle par l'historien Roederer critiquant ainsi, en 1819, l'usage non scientifique de l'histoire[4], alors que d'autres font son apologie sous la Restauration[4].
Après le premier mariage avec Jeanne de France qui fut célébré au château de Montrichard le 8 septembre 1476 et annulé le 17 décembre 1498 par le pape Alexandre VI Borgia, il épouse en seconde noces, à Nantes le 8 janvier 1499, la reine douairière Anne de Bretagne (1477-1514), fille du duc François II de Bretagne et de Marguerite de Foix ; ces évènements matrimoniaux sont au préalable négociés par les conseillers de Louis XII, dont Imbert de Batarnay. De cette deuxième union naissent :
Le 9 octobre 1514, il épouse Mary Tudor, princesse d'Angleterre (1496-1533), fille du roi Henri VII et d'Élisabeth d'York.
On lui connaît un enfant illégitime, Michel Bucy, archevêque de Bourges (1489-1511).
En 1986, Bernard Quilliet (cf. bibliographie, p. 457-459) a dressé une liste partielle des représentations de Louis XII en ne retenant que celles qui ont été réalisées avant 1515 ou peu de temps après la mort du roi. Il souligne la ressemblance ou la qualité de quatre ou cinq de ces effigies :
Miniature de la Cosmographie de Claude Ptolémée attribuée à Jean Bourdichon (BN Manuscrit Latin 4804, fo 1) représentant le roi en prière (détail).
Variante inversée de la précédente, avec le roi entouré de saints (fragment du Livre d'heures de Louis XII, Getty Center).
Miniature des Remèdes de l'une et l'autre fortunes de Pétrarque par Jean Pichore (BN Ms Fr 225, fo 165).
Louis XII de France (vitrail conservé au Walters Art Museum).
Transi[9] du monument funéraire de la nécropole royale de la basilique de Saint-Denis, exécuté d'après le masque mortuaire du roi.