1784, Vatican, Pape Pie VI. Pièce d'or rare de 15 Paoli (½ Doppia).
Année de frappe : 1784 Région : États pontificaux Valeur nominale : 15 Paoli (½ Doppia) Référence : Friedberg 247, KM-1050 Matériau : Or pur ! Diamètre : 20 mm Poids : 2,65 g
Avers : Saint Pierre nimbé sur un trône dans les nuages, la main droite levée et les clés dans la main gauche. Écu avec les armes du pape en dessous. Légende : APOSTOLO P. PRINCEPS. Revers : Lys blanc jaillissant (Madonna Lily). Devise du pape autour, date (1787) en dessous. Légende : FLORET . IN . DOMO . DOMINI * (« Il fleurit dans la maison de Dieu ! »)
Lilium candidum (connu sous le nom de lys de la Madone) est une plante du genre Lilium, l'un des véritables lys. Il est originaire des Balkans et d'Asie occidentale. Il forme des bulbes au niveau du sol et, contrairement aux autres lys, possède une rosette basale de feuilles pendant l'hiver, qui meurent en été. Une tige florale feuillée, mesurant généralement jusqu'à 1,2 m de haut, parfois jusqu'à 2 m de haut, émerge à la fin du printemps et porte des fleurs parfumées en été. Les fleurs sont blanches, teintées de jaune à la base. Il est cultivé depuis longtemps, mais il est sensible aux maladies virales des lys et au champignon Botrytis. Une façon possible d'éviter les problèmes liés aux virus est de cultiver des plantes issues de graines.
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Le pape Pie VI (25 décembre 1717 – 29 août 1799), né comte Giovanni Angelo Braschi, fut pape de 1775 à 1799.
Braschi est né à Cesena. Après avoir terminé ses études au collège jésuite de Cesena et obtenu son doctorat en droit (1734), Braschi poursuit ses études à l'université de Ferrare, où il devient secrétaire particulier de Tommaso Ruffo, légat du pape, dans l'évêché d'Ostie et Velletri duquel il occupe le poste d'auditeur jusqu'en 1753. Son habileté dans la conduite d'une mission à la cour de Naples lui vaut l'estime du pape Benoît XIV (1740-1758), qui le nomme l'un de ses secrétaires, en 1753, et chanoine de Saint-Pierre. En 1758, mettant fin à des fiançailles pour se marier (Pastor 1952), il est ordonné prêtre et en 1766 nommé trésorier de la chambre apostolique par le pape Clément XIII (1758-1769). Ceux qui souffraient de ses économies consciencieuses parvinrent à convaincre le pape Clément XIV (1769-1774) de le nommer cardinal-prêtre de Sant'Onofrio le 26 avril 1773, une promotion qui le rendit, pour un temps, inoffensif. Au cours du conclave de quatre mois qui suivit la mort de Clément XIV, l'Espagne, la France et le Portugal abandonnèrent enfin leur opposition à Braschi, qui était après tout l'un des opposants les plus modérés à la politique anti-jésuite du pape précédent, et il fut élu au Saint-Siège le 15 février 1775, sous le nom de Pie VI.
Les premiers actes de Pie VI laissaient entrevoir une politique libérale et des réformes dans l'administration corrompue des États pontificaux. Bien qu'habituellement bienveillant, Pie VI fit parfois preuve de discrimination. Il nomma cardinal son oncle Giovanni Carlo Bandi, évêque d'Imola en 1752 et membre de la curie, lors du consistoire du 29 mai 1775, mais ne proposa aucun autre membre de sa famille. Il réprimanda le prince Potenziani, gouverneur de Rome, pour n'avoir pas su lutter efficacement contre la corruption dans la ville, nomma un conseil de cardinaux pour remédier à l'état des finances et soulager la pression des impôts, demanda des comptes à Nicolò Bischi pour les dépenses des fonds destinés à l'achat de céréales, réduisit les dépenses annuelles en refusant des pensions à de nombreuses personnalités et adopta un système de récompense pour encourager l'agriculture.
Les circonstances de l'élection de Pie VI comme candidat de compromis l'engagèrent dans des difficultés dès le début de son pontificat. Il avait reçu le soutien des ministres des couronnes catholiques et du parti anti-jésuite, sur la base d'un accord tacite selon lequel il continuerait l'action de Clément XIV, par le bref Dominus ac Redemptor (1773) duquel la Compagnie de Jésus avait été dissoute. D'autre part, les zelanti – le parti pro-jésuite parmi les cardinaux – le croyaient secrètement sympathique aux Jésuites et attendaient une réparation pour les torts qu'ils auraient subis sous le règne précédent. En conséquence de ces complications, Pie VI fut conduit à une série de demi-mesures qui ne donnèrent que peu de satisfaction à l'un ou l'autre parti : bien que ce soit peut-être en grande partie grâce à lui que l'Ordre ait pu échapper à la dissolution en Biélorussie et en Silésie, il n'envisagea sérieusement son rétablissement universel qu'à une seule occasion, à savoir en 1792, comme rempart contre les idées de la Révolution française (1789).
Outre le mécontentement suscité par cette politique de temporisation, Pie VI se heurta à des protestations concrètes tendant à limiter l’autorité pontificale. Johann Nikolaus von Hontheim, écrivant sous le pseudonyme de Febronius, principal représentant littéraire allemand des idées gallicanes des Églises catholiques nationales, fut lui-même amené (non sans scandale) à rétracter publiquement ses positions ; mais celles-ci furent néanmoins adoptées en Autriche. Dans ce pays, les réformes sociales et ecclésiastiques dans l’esprit des Lumières, entreprises par l’empereur Joseph II (1765-1790) et son ministre Kaunitz, touchèrent si près à la suprématie de Rome que, dans l’espoir de les arrêter, Pie VI adopta la démarche exceptionnelle de se rendre personnellement à Vienne. Il quitta Rome le 27 février 1782 et, bien que magnifiquement accueilli par l’empereur, sa mission se révéla un fiasco ; il réussit cependant quelques années plus tard à contenir les archevêques allemands qui, en 1786, au congrès d’Ems, avaient montré une tendance à l’indépendance.
Dans le royaume de Naples, des difficultés nécessitant certaines concessions au sujet de l'hommage féodal furent soulevées par le ministre libéral Tanucci, et des désaccords plus sérieux surgirent avec Léopold II (1790-1792), futur empereur, et Scipione del Ricci, évêque de Pistoia et Prato, sur les questions de réforme en Toscane ; mais Pie VI ne jugea pas bon de condamner les décrets du synode de Pistoia (1786) avant près de huit ans.
Au début de la Révolution française, Pie VI assiste à la suppression de l'ancienne Église gallicane, à la confiscation des biens pontificaux et ecclésiastiques en France et à l'incinération d'une effigie de lui-même par les Parisiens au Palais-Royal.
En 1796, les troupes républicaines françaises sous le commandement de Napoléon Bonaparte envahirent l'Italie, battirent les troupes pontificales et occupèrent Ancône et Lorette. Pie VI demanda la paix, qui fut accordée à Tolentino le 19 février 1797 ; mais le 28 décembre de la même année, lors d'une émeute imputée par les forces pontificales à des révolutionnaires italiens et français, le général de brigade populaire Mathurin-Léonard Duphot, qui s'était rendu à Rome avec Joseph Bonaparte dans le cadre de l'ambassade française, fut tué et un nouveau prétexte fut fourni pour l'invasion. Le général Berthier marcha sur Rome, y entra sans opposition le 10 février 1798 et, proclamant une République romaine, demanda au pape de renoncer à son autorité temporelle.
Devant son refus, il fut fait prisonnier et, le 20 février, il fut escorté du Vatican à Sienne, puis à la Chartreuse près de Florence. La déclaration de guerre française contre la Toscane entraîna son déplacement (il fut escorté par l'Espagnol Pedro Gómez Labrador, marquis de Labrador) via Parme, Plaisance, Turin et Grenoble jusqu'à la citadelle de Valence, chef-lieu de la Drôme, où il mourut six semaines après son arrivée, le 29 août 1799, après avoir régné plus longtemps que n'importe quel pape (à l'exception peut-être de saint Pierre).
Le corps de Pie VI fut embaumé, mais ne fut enterré que le 30 janvier 1800, Napoléon voyant un avantage politique à enterrer le pape défunt dans ses efforts pour ramener l'Église catholique en France. Son entourage insista pendant un certain temps sur le fait que ses dernières volontés étaient qu'il soit enterré à Rome, alors derrière les lignes autrichiennes. Ils empêchèrent également un évêque constitutionnel de présider l'enterrement, comme les lois françaises l'exigeaient à l'époque, de sorte qu'aucune cérémonie funéraire n'eut lieu. Cette recrudescence du conflit d'investiture fut réglée par le Concordat de 1801. Le corps de Pie VI fut transporté de Valence le 24 décembre 1801 et inhumé à Rome le 19 février 1802.
En 1949, par décret du pape Pie XII, les restes de Pie VI furent transférés dans la chapelle de la Madone, sous Saint-Pierre, dans la grotte papale. Ses restes furent placés dans un ancien sarcophage en marbre. L'inscription sur le mur au-dessus du récipient se lit comme suit :
« Les restes mortels de Pie VI, consumés dans un exil injuste, sont placés, par ordre de Pie XII, dans ce lieu digne et digne, illustre pour l'art et l'histoire, en 1949 ».
Le nom de Pie VI est associé à de nombreuses tentatives, souvent impopulaires, de faire revivre la splendeur du pape Léon X (1513-1521) dans la promotion des arts et des travaux publics ; les mots Munificentia Pii VI. PM sont gravés dans tous les quartiers de la ville, ce qui donne lieu à des satires chez ses sujets démunis, comme l'insertion d'un minuscule pain dans les mains de Pasquin avec cette inscription en dessous. On se souvient surtout de lui pour la création du Musée du Vatican, commencée à la suggestion de son prédécesseur et suite à une tentative peu pratique et coûteuse de drainer les marais pontins, ce qui fut réalisé avec succès dans les années 1930 par le dictateur fasciste Benito Mussolini.
Le portrait dans la boîte est l'une des nombreuses copies d'atelier du portrait officiel de Pompeo Batoni, 1775.
On a accusé Pie VI d'avoir mené une vie vaine et immorale, d'avoir négligé ses devoirs et d'avoir été de mauvaise humeur et même brutal avec ses serviteurs. Il faut bien sûr tenir compte de l'inimitié et de l'exagération, mais il ne fait aucun doute que le pape a eu recours à des moyens bas et tortueux pour obtenir de l'argent, à la fois pour répondre aux exigences de sa famille insatiable et pour faire face à ses propres dépenses extravagantes. En tant que monarque, il était isolé et ignoré. Lorsque la Révolution française éclata, la population d'Avignon et du Comtat Venaissin chassa les fonctionnaires pontificaux et se déclara citoyenne française. La nouvelle de cet événement fut accueillie à Paris avec une grande réjouissance et l'effigie du pape fut brûlée publiquement dans les jardins du Palais Royal au milieu de plaisanteries et de chansons grivoises.
Une longue audience avec Pie VI est l'une des scènes les plus longues du récit Juliette du marquis de Sade, publié en 1798. Juliette fait étalage de son érudition au pape (qu'elle appelle le plus souvent « Braschi ») avec un catalogue verbal d'immoralités présumées commises par ses prédécesseurs.