François Ier | |
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Titre | |
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Empereur des Romains | |
13 septembre 1745 – 18 août 1765 (19 ans, 11 mois et 5 jours) |
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Prédécesseur | Charles VII |
Successeur | Joseph II |
Duc de Lorraine et de Bar | |
27 mars 1729 – 9 juillet 1737 (8 ans, 3 mois et 12 jours) |
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Prédécesseur | Léopold Ier |
Successeur | Stanislas Ier |
Grand-duc de Toscane | |
27 juillet 1737 – 18 août 1765 (28 ans, 0 mois et 22 jours) |
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Prédécesseur | Jean Gaston Ier |
Successeur | Léopold Ier |
Biographie | |
Dynastie | Maison de Lorraine |
Date de naissance | 8 décembre 1708 |
Lieu de naissance | Nancy (Lorraine) |
Date de décès | 18 août 1765 (à 56 ans) |
Lieu de décès | Innsbruck (Autriche) |
Père | Léopold Ier de Lorraine |
Mère | Élisabeth-Charlotte d'Orléans |
Conjoint | Marie-Thérèse d'Autriche |
Enfant(s) | Voir section |
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L'empereur François Ier (né le 8 décembre 1708 à Nancy, mort le 18 août 1765 à Innsbruck), fut successivement duc de Lorraine, de Bar (1729-1737) sous le nom de François III, également duc de Teschen (1729-1765), il est aussi grand-duc de Toscane (1737–1765) sous le nom de François II. En 1732, il avait été nommé vice-roi de Hongrie (1732-1765) par son futur beau-père l'empereur Charles VI du Saint-Empire.
Après son mariage, en 1736, avec l’archiduchesse Marie-Thérèse, héritière de la Maison d'Autriche, il fut élu empereur des Romains (1745–1765).
Père de 16 enfants, il est, avec son épouse, le fondateur de l'actuelle Maison de Habsbourg-Lorraine dont les descendants régnèrent sur le Mexique, l'Autriche, la Hongrie, la Toscane et Modène. Ses membres les plus connus sont : la reine de France Marie-Antoinette, l'impératrice des Français Marie-Louise et son oncle, le généralissime Charles-Louis, la reine et régente d'Espagne Marie-Christine, la reine Marie-Henriette de Belgique, les empereurs Joseph II du Saint-Empire, François-Joseph Ier d'Autriche et son frère Maximilien Ier du Mexique, l'archiduc héritier Rodolphe d'Autriche, fils de François-Joseph Ier et sa fille l'archiduchesse « rouge » Élisabeth-Marie d'Autriche et l'empereur Charles Ier d'Autriche mort en exil, béatifié en 2004.
François Etienne est le fils de Léopold Ier, duc de Lorraine et de Bar, et d’Élisabeth-Charlotte d'Orléans, fille de Monsieur, frère du roi Louis XIV et de Élisabeth-Charlotte de Bavière dite Madame (la Princesse Palatine), la fameuse épistolière ; en ligne maternelle il est donc arrière-petit-fils de Louis XIII, mais aussi un cousin utérin de la dauphine née Marie-Adélaïde de Savoie, ce qui fait de lui un oncle à la mode de Bretagne du roi Louis XV de France, son cadet de 14 mois. Son père est un cousin germain et ami d'enfance de l'empereur Charles VI du Saint-Empire
À sa naissance, François n'est que troisième dans l'ordre de succession, mais, en mai 1711, la variole, dont meurent l'empereur Joseph Ier et le dauphin de France, emporte également trois enfants du couple ducal, notamment la princesse Charlotte, abbesse de Remiremont, onze ans, et le prince héritier Louis, sept ans. La succession revient au prince Léopold-Clément, âgé de quatre ans.
En 1722, François, 14 ans, assiste à Reims avec sa famille au couronnement du jeune Louis XV de France, 12 ans, son cousin, et y salue sa grand-mère la fameuse Palatine, qui, dans son abondante correspondance, ne tarira pas d'éloges sur la beauté, le bon caractère et les bonnes manières de ses petits-enfants lorrains (ce qui la consolait de ses petits-enfants français, le fils et les filles du Régent).
L'année suivante, le duc Léopold songe à faire partir son fils aîné pour Vienne afin de lui faire terminer son éducation auprès de l'empereur, son cousin et ami d'enfance, dont il se sent très proche. Mais à son tour, le prince Léopold-Clément contracte la variole et en meurt à l'âge de 16 ans.
C'est donc François, âgé de quinze ans et nouvel héritier des trônes ducaux de Lorraine et de Bar (et qui dès lors est surnommé Ersatzkind[1]), qui est envoyé à Vienne, à la cour de Charles VI. L'empereur élève François comme son propre fils et prévoit de le marier à l'archiduchesse Marie-Thérèse, sa fille aînée et héritière.
La petite archiduchesse est très vite passionnément amoureuse de son promis et sa forte personnalité résistera à toutes les pressions l'incitant à épouser d'autres prétendants. Cet amour durera au-delà de la mort de l'empereur.
En 1729, à 20 ans, il succède à son père et doit rejoindre sa patrie qu'il a quittée à quinze ans.
Quittant la cour impériale pour une plus modeste cour, il rentre à Lunéville mais affichant une certaine froideur, il devient vite impopulaire.
Dès l'année suivante, confiant la régence à sa mère, la duchesse douairière Élisabeth Charlotte, il entreprend un tour d'Europe.
À Versailles, il prête hommage au roi de France, Louis XV pour une partie de son duché de Bar suivant le mode féodal datant de 1301.
À Bruxelles, il salue sa tante, la gouvernante Marie-Élisabeth d'Autriche.
À Berlin, il assiste au mariage du futur Frédéric II de Prusse.
C'est alors qu'il est rappelé à Vienne par l'empereur.
Au cours de son voyage, il est initié à la franc-maçonnerie[2].
Nommé en 1731, vice-roi de Hongrie par l'Empereur, il ne reverra jamais ses États. En effet, pour mettre fin à la guerre de Succession de Pologne, l’empereur Charles VI, conformément aux propositions du cardinal de Fleury, accepte d'accorder une compensation au vaincu, Stanislas Leszczyński, beau-père de Louis XV, en lui remettant les duchés de Lorraine et de Bar, lesquels, à la mort de l'ex-roi de Pologne, devront devenir français.
En échange de la perte de ces duchés, sur lesquels sa famille régnait depuis sept cents ans, François se voit offrir le grand-duché de Toscane, proposition que François — à contre-cœur — finit par accepter malgré les objurgations de sa mère et de son frère, Charles-Alexandre, et au grand dam de ses sujets lorrains. Cet échange territorial, négocié en secret dès 1735 et effectif en 1737, est formalisé par le traité de Vienne (1738).
François fait transférer les archives ducales à Vienne[3].
Le 12 février 1736, François, 27 ans et 2 mois, épouse l'archiduchesse Marie-Thérèse, alors âgée de 18 ans et 9 mois. Les jeunes mariés vont ensuite prendre possession de la Toscane, où ils restent trois mois. François est fait Feld-maréchal de l'Empire et généralissime de l'armée impériale.
Marie-Thérèse lui donne seize enfants :
En 1740, à la mort de Charles VI, selon les dispositions de la Pragmatique Sanction, reconnue par l'ensemble des États européens, les possessions habsbourgeoises vont à sa fille Marie-Thérèse. Cependant, Frédéric II de Prusse demande des compensations territoriales et les électeurs de Saxe et de Bavière, mariés à des archiduchesses autrichiennes, refusent de reconnaître Marie-Thérèse comme seule héritière et d'élire François empereur. Le roi de Sardaigne, bien qu'ayant épousé la sœur de François, convoite le Milanais et la France songe à écraser, une fois pour toutes, la maison de Habsbourg, sa rivale depuis près de 250 ans. Cette mésentente déclenche la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748), pendant laquelle François, n'oubliant pas sa patrie d'origine, se montrera profondément francophobe, allant jusqu'à promouvoir la paix avec la Prusse, quitte à abandonner la Silésie, si chère à Marie-Thérèse, pour faciliter la lutte de l'Autriche contre la France.
François est finalement élu empereur le 13 septembre 1745, à Francfort-sur-le-Main, et est couronné le 4 octobre suivant, jour de la fête de saint François d'Assise, son saint patron. Marie-Thérèse n'est donc pas impératrice en titre, même si, dans les faits, c'est elle qui dirige l'Empire et administre ses territoires patrimoniaux. François s'opposa en vain à l'alliance austro-française (1756) et ne put marier sa fille Marie-Christine à son neveu, Charles-Maurice de Savoie, duc de Chablais, fils de sa sœur et du roi de Sardaigne.
Peu doué pour la guerre mais excellent administrateur, l'empereur « Frantz » fonde la fortune des Habsbourg-Lorraine.
Parfois las de l'affection envahissante de l'impératrice, il a une courte liaison avec la princesse d'Auersperg, mais l'impératrice, très éprise de son mari, y met très vite un terme.
Il meurt en 1765 à Innsbruck, juste après le mariage de son fils Léopold avec Marie-Louise d'Espagne. Son oraison funèbre est prononcée par Corneille-François de Nélis le 9 novembre 1765 dans l'église Sainte-Gudule; Il est inhumé à Vienne dans le caveau familial des Capucins.