Reza Chah رضا شاه |
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![]() Reza Chah Pahlavi au début de son règne. |
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Titre | |
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Chah d'Iran | |
– (15 ans 9 mois et 1 jour) |
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Couronnement | |
Premier ministre | Mohammad Ali Foroughi Zok al-Molk Hassan Mostowfi al-Mamalek Mehdi Gholi Khan Hedayat Mohammad Ali Foroughi Zok al-Molk Mahmoud Jam Ahmad Matin-Daftari Ali Mansour al-Molk Mohammad Ali Foroughi Zok al-Molk |
Prédécesseur | Ahmad Chah |
Successeur | Mohammad Reza Chah |
Premier ministre iranien | |
– | |
Monarque | Ahmad Chah |
Prédécesseur | Mirza Hassan Khan Pirnia |
Successeur | Mohammad Ali Foroughi Zok al-Molk |
Biographie | |
Dynastie | Pahlavi |
Nom de naissance | Reza Savad-Koohi |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Téhéran (Iran/Perse) |
Date de décès | (à 66 ans) |
Lieu de décès | Johannesburg (Afrique du Sud) |
Père | Abbas Ali (1818-1878) |
Mère | Noush-Afarin |
Conjoint | Maryam Khanoum (1895-1903) tajmah Khanoum (1903-1904) Safiah Khanoum (1913-1913) Nimtaj Khanoum Tadj ol-Molouk (1915-1922) Tourane Amir Soleymani (1922-1924) Esmat Dowlatshahi (1923-1944) |
Enfant(s) | Avec Maryam Khanoum Princesse Hamdamsaltaneh Pahlavi Avec Tadj al-Molk Princesse Chams Pahlavi Prince Mohammad Reza Princesse Ashraf Pahlavi Prince Ali-Reza Pahlavi Avec Touran Amir Soleymani Prince Gholam-Reza Pahlavi Avec Esmat Dowlatshahi Prince Abdol-Reza Pahlavi Prince Ahmad Reza Pahlavi Prince Mahmoud Reza Pahlavi Princesse Fatimah Pahlavi Prince Hamid Reza Pahlavi |
Héritier | Mohammad Reza Chah, prince impérial |
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Monarques d'Iran | |
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Reza Chah Pahlavi (en persan رضاشاه پهلوی), né à Alasht le , mort à Johannesburg le . Empereur de la Perse (Iran) et fondateur de la dynastie Pahlavi, il régna de 1925 à 1941.
Officier cosaque issu d’une lignée de militaires[1], il devient successivement commandant suprême des corps armés et chef du gouvernement de l’Empire perse sous le règne d’Ahmed Chah, dernier souverain Qadjar. La Constituante ayant voté la déchéance du jeune monarque le , Reza Khan est aussitôt élu et intronisé par le Parlement (Majles). Proclamé chahanchah, il est couronné le . Contrairement aux Qadjar, la nouvelle dynastie n'est pas turcophone mais persanophone, elle a également un caractère non-clanique marqué[2].
Reza voit le jour à Alasht, une petite bourgade des environs de Savad Kouh, dans les hauts du Mazandaran, une province montagneuse du Nord de l'Iran. Il est le fils d'Abbas Ali (1818 — 1878)[3], militaire qui se bat à Herat (aujourd'hui en Afghanistan) en 1857, et de Nouch Afarine, une Géorgienne musulmane dont la famille avait été chassée du Caucase en 1828, après la guerre russo-persane de 1826-1828[réf. nécessaire]. Quarante jours après la naissance du futur Reza Chah, chassée par sa belle-famille qui ne voulait pas d'une étrangère, Nouch Afarine quitte Alasht pour Téhéran. En compagnie de son frère Hossein, elle entreprend la traversée du massif de l'Elbourz, afin de rejoindre son époux Abbas Ali, gravement malade, et son frère aîné Hakim Ali. Reza n'a que huit mois quand survient la mort de son père. Hakim Ali, son oncle, se charge aussitôt de son éducation et lui assure une vie décente sur le plan matériel.
En 1891, suivant les traces de son père, Reza se lance dans la carrière militaire : Il intègre la Brigade cosaque persane, seule institution étatique jugée efficace et inspirant le respect. Contrairement à Mustapha Kemal, l'homme qui allait devenir son modèle politique et avec lequel il devait entretenir de bons rapports, Reza est relativement peu instruit. Il comprend les instructions données par les officiers russes et sait s'exprimer en turc, mais ne maîtrise aucune langue véhiculaire et diplomatique (Mustapha Kemal savait parler le français). Contrairement à ce qu'affirme la propagande britannique dans les années 1920, Reza est semi-analphabète et apprit très tard à écrire[4],[5].
Reza devait se distinguer autrement : Il était surtout remarquable par son allure, son autorité et ses qualités militaires qui faisaient de lui un exemple de bravoure et de détermination[réf. nécessaire]. Ces qualités lui permettent de grimper rapidement les échelons de l'armée. Selon l'avis du général Ironside, officier britannique chargé par le gouvernement de Téhéran de la réorganisation de la division cosaque de l'armée, il devient ainsi le premier officier persan à commander ce corps armé en remplacement des Russes.
Profitant d'une situation confuse et complètement désordonnée, il entreprend un coup d'État dans la nuit du 20 au 21 février 1921. Il entre à Téhéran, fort d'environ 2 000 hommes et sans effusion de sang. Il est nommé Sardar Sepah (« chef de l'armée ») par Ahmad Chah. Il devient très rapidement l'homme fort du pays et se consacre à réformer l'armée, l'ordre et la sécurité. Il donne aussi un nouvel élan au nationalisme iranien.
En octobre 1923, Ahmad Chah le nomme Premier ministre avant son départ pour l'Europe pour raisons de santé.
Reza Chah, impressionné par les réformes modernistes d'Atatürk en Turquie, pense un moment à établir un système présidentiel, une idée mal reçue dans les milieux religieux et traditionnels[réf. nécessaire].
Il mène plusieurs campagnes réussies contre les chefs rebelles ou indépendantistes du territoire et gagne en autorité et en force[réf. nécessaire].
Le , en l'absence d'Ahmad Chah Qajar, et alors que le pays nécessitait la restauration d'une autorité centrale et d'un gouvernement fort, le majles (le parlement persan) approuve à une grande majorité la déchéance de la dynastie Qajar. Le 12 décembre suivant, le Parlement se prononce pour le changement de dynastie. Reza Khan devient empereur de Perse sous le nom de Reza Chah Pahlavi avant d'être couronné le .
Sous son règne, la Perse accélère sa modernisation : fondations d'universités, constructions de chemins de fer et industrialisation massive. Il bouleverse l'ordre social établi en accélérant les réformes et en essayant de faire passer la Perse (Iran) au XXe siècle. Il fonde la première université moderne du pays, l'université de Téhéran (1934), instaure l'usage des noms de famille et du livret d'état civil, modernise la justice et l'armée et entreprend un effort considérable pour moderniser le système éducatif. En 1935, il interdit le port du voile pour les femmes et oblige les hommes à se vêtir « à l'occidentale ».
Les rapprochements de Reza Chah avec l'Allemagne nazie qui était le premier partenaire commercial de l'Iran en 1939 inquiètent les Britanniques. Quand la guerre éclate, les Britanniques demandent à Reza Chah d'expulser les citoyens allemands du pays, ce qu'il refuse.
Reza Chah, ayant déclaré la neutralité de l'Iran, refuse à nouveau une demande des Alliés de se servir du pays pour faire passer des munitions, ce qui pousse la Grande-Bretagne et l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) à monter l'opération « Countenance » qui se traduit par une Invasion anglo-soviétique de l'Iran le .
Reza Chah est forcé d'abdiquer en faveur de son fils Mohammad Reza Pahlavi et il est envoyé en exil par les Britanniques, d'abord à l'île Maurice puis à Johannesburg, où il meurt en 1944.
Son fils, Mohammad Reza Pahlavi, lui succède jusqu'à la Révolution islamique de 1979. C'est sous son règne qu'est nationalisé le pétrole par le docteur Mohammad Mossadegh (l'Iran devient ainsi le second pays au monde à prendre cette mesure, après le Mexique), à la suite du vote de la chambre basse du .