Pour ne pas heurter Napoléon III, Otto von Bismarck n’inclut pas les États du Sud de l’Allemagne (les royaumes de Bavière et de Wurtemberg, le Grand-duché de Bade, le sud du Hesse-Darmstadt) dans la Confédération de l'Allemagne du Nord. En secret et sous pression de Bismarck, ces quatre États signent avec la Prusse des traités d’alliance militaire, défensive et offensive. En même temps, la Constitution (art. 79) permet l’adhésion éventuelle de ces États où néanmoins un sentiment démocratique et anti-prussien est vif.
Le 16avril1867, la Constitution est adoptée ; elle entre en vigueur le 1er juillet 1867. La présidence de la Confédération de l'Allemagne du Nord revient au roi de Prusse (art. 11), il convoque les deux chambres : le Bundesrat et le Reichstag et il nomme le chancelier confédéral, responsable uniquement devant le roi de Prusse. Le parlement, le Reichstag, est élu au suffrage universel, mais ne dispose pas de réel pouvoir. Le Bundesrat, la chambre haute, représentant les 22 États membres, reste dominé par la Prusse.
Cette Constitution est conçue par et pour Bismarck, c’est lui qui impose son point de vue, aussi contre le roi Guillaume de Prusse. Elle garantit l’hégémonie de la Prusse. Bismarck réussit ainsi la première étape sur le chemin de l’unification de l’Allemagne en 1871. L'Empire allemand se dote en 1871 d'une constitution qui reprend largement le texte de la constitution de 1867.
Le duché de Saxe-Lauenbourg, détenu par le roi de Prusse en union personnelle depuis 1865 n'est généralement pas mentionné comme un État membre à part entière mais il est cependant distinct du royaume de Prusse : la loi électorale de 1869 s'applique d'autres conditions que dans le royaume.