Gaston de France
Titre
6 août 1626 — 2 février 1660
(33 ans, 5 mois et 27 jours)
Prédécesseur | N., duc d'Orléans |
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Successeur | Philippe, duc d'Orléans |
Commandement | Fronde |
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Dynastie | Maison de Bourbon Maison d’Orléans |
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Nom de naissance | Gaston Jean-Baptiste de France |
Surnom | « Grand Monsieur » |
Naissance | 24 avril 1608 Fontainebleau (France) |
Décès | 2 février 1660 (à 51 ans) Blois (France) |
Père | Henri IV de France |
Mère | Marie de Médicis |
Conjoints | Marie de Montpensier (1626-1627) Marguerite de Lorraine (1643-1660) |
Liaison | Louise Roger de La Marbelière |
Enfants | Premier lit Anne-Marie-Louise d'Orléans Second lit Marguerite-Louise d’Orléans Élisabeth-Marguerite d’Orléans Françoise-Madeleine d’Orléans Jean-Gaston d’Orléans Marie-Anne d’Orléans |
Gaston de France (né le 24 avril 1608 à Fontainebleau, baptisé le 15 juin 1614 à Paris, mort le 2 février 1660 à Blois), duc d'Orléans, parfois nommé Gaston d'Orléans. Troisième fils d'Henri IV (1553-1610) et de Marie de Médicis, il est fils de France, de la branche des Bourbons (dynastie capétienne). Il porte les titres de Duc d'Orléans, de Chartres, de Valois, d'Anjou et d'Alençon, Comte de Blois, de Montlehery et de Limours, Baron d'Amboise et Seigneur de Montargis[1].
Son prénom usuel, Gaston, lui vient de sa marraine, la reine de Navarre, Marguerite de France, première épouse de son père, en l'honneur de Gaston de Foix, prince de Navarre, patrie de ses origines paternelles ; et ses deux autres prénoms, Jean-Baptiste, de son parrain, le cardinal François de Joyeuse.
Frère benjamin du roi Louis XIII, Gaston devient à la mort de Monsieur d’Orléans dit Nicolas (1607-1611), deuxième fils d'Henri IV, deuxième dans l'ordre de succession au trône. Titré duc d'Anjou, comme plus proche héritier du trône, il est aussi appelé Monsieur (titre conféré au frère du Roi), puis (à partir de 1643) le Grand Monsieur par opposition au Petit Monsieur, Philippe, son neveu, frère de Louis XIV.
Cultivé et raffiné[2], mais velléitaire et inconstant[3], Gaston de France passa sa vie à conspirer, d'abord contre son frère et le cardinal de Richelieu (préférant à leur centralisation absolutiste une monarchie mixte avec représentation des corps sociaux à travers les assemblées d'États provinciaux ou généraux), puis contre sa belle-sœur Anne d'Autriche et le cardinal Mazarin. Ces conspirations échouèrent toujours, faute de réel projet politique. Gaston dénonça souvent ses complices, puis les vit périr (voir d'Ornano, Chalais, Montmorency, et Cinq-Mars). Pour se venger, il créa un « Conseil de vauriennerie », des courtisans et amis avec qui il mena une vie désordonnée (il est réputé joueur et amateur de femmes)[4]. L'Encyclopædia Universalis le voit comme le chef de file des libertins de l'époque, dont l'un des passe-temps étaient les chansons à boire, les poèmes érotiques et les parties de débauche, fréquemment bisexuelles, à une époque où la séparation entre homosexualité et hétérosexualité n'était pas vraiment tranchée[5].
En 1628, il eut le commandement de l'armée qui assiégea La Rochelle et de celle de Picardie en 1636. En 1630, il participe à la révolte du duc de Montmorency. À la tête d'une armée de mercenaires, il appelle le royaume à la révolte, avant de s'enfuir en Lorraine après la défaite d'Henri II de Montmorency à Castelnaudary. À l'instigation de son confesseur, l'oratorien Charles de Condren, il se réconcilie avec le roi à Troyes, le 18 avril 1630. En 1631-32, il intrigue en Lorraine et publie un manifeste politique contre l'absolutisme. En 1634, il conclut un traité secret avec l'Espagne et complote contre Richelieu avec le comte de Soissons. À l'automne 1636, il participe au côté du roi au siège de Corbie.
Mais en 1638, la naissance inespérée d'un dauphin (le futur Louis XIV) le prive du rang de premier héritier de la couronne. Il perd son crédit financier, et ne peut poursuivre la reconstruction du château de Blois qu'il a entreprise. En 1642, la conspiration de Cinq-Mars, qui vise à faire de Gaston le lieutenant général du royaume, échoue. Gaston avait poussé en avant Cinq-Mars, il l'abandonne et le laisse exécuter.
Louis XIII mourant le nomme gouverneur et lieutenant-général du Languedoc. À la mort de Louis XIII, Gaston de France est nommé lieutenant-général du royaume et chef des conseils sous l'autorité de la reine, pendant la minorité de Louis XIV. Pourtant Anne d'Autriche s'impose au Parlement de Paris, et prend les rênes du pouvoir avec le soutien de Mazarin.
Chef de l'armée, Gaston mène contre les Espagnols une campagne victorieuse et rapide. Il conquiert une partie du Comté de Flandre, dont la ville de Gravelines le 28 juillet 1644 et Béthune, puis en 1645 Bourbourg, Armentières, Courtrai et Mardyck.
Gaston participe encore à la Fronde, et Mazarin le fait exiler dans son château de Blois en 1652, où il meurt en 1660. Il est inhumé à la basilique de Saint-Denis, ultime privilège attaché au sang royal. Louis XIV confère alors le titre de duc d'Orléans à son propre frère Philippe.
De sa naissance à sa mort, Gaston eut pour médecin le protestant Abel Brunier.
Le 6 août 1626, à Nantes[6], après une conspiration (la conspiration de Chalais) manquée, Gaston accepte à regret d'épouser la richissime Marie de Bourbon, duchesse de Montpensier[7] que lui impose Richelieu. Il reçoit alors en apanage les duchés d'Orléans et de Chartres, augmentés du comté de Blois.
De ce mariage naquit l'année suivante :
En 1629, Gaston projeta en vain d'épouser Marie de Gonzague, fille du duc de Mantoue.
La même année, un exil politique volontaire en Lorraine lui fit rencontrer la jeune Marguerite, sœur du duc Charles IV de Lorraine et de Bar, un prince aussi fantasque que lui, alors en guerre contre la France et dont il fréquente alors la cour. Conquis par l'innocence de la jeune princesse, il surnomme la jeune fille, alors coadjutrice de l'abbesse du chapitre noble de Remiremont, « l'Ange ».
Il en tombe amoureux et, avec l'accord de sa mère vivant en exil (mais pas celui du roi son frère pourtant chef de famille), il l'épouse secrètement dans un couvent de Nancy le 2 janvier 1632. Mais le Parlement de Paris déclara ce mariage nul. Ayant rejoint sa mère, il fit célébrer son mariage une deuxième fois par l'archevêque de Malines dans les Pays Bas espagnols, et là encore l'assemblée du clergé de France, poussée par Richelieu, annule ce mariage. Pardonné par le roi, le prince rentre en France mais son épouse y est interdite de séjour. Le couple peut, à la mort de Richelieu, se retrouver à la cour de France et se marier définitivement en mai 1643.
Ils eurent cinq enfants :
de Marie Porcher, il eut aussi une fille naturelle :
De Louison des Ormes comédienne, il eut également une fille :
de Louise Roger de la Marbelière :
Le département des cartes et plans de la Bibliothèque nationale de France conserve dix-huit recueils de cartes sous la cote Rés. Ge BB 246[8], provenant de la collection cartographique de Gaston d'Orléans. Le noyau des collections du département des Monnaies, Médailles et Antiques de la Bibliothèque nationale de France provient de la collection de pierres gravées, de sculptures antiques du prince donnés au roi par son testament du 1er février 1660.