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Alsace | |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Préfecture | Strasbourg |
Départements et collectivités territoriales | Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) |
Chefs-lieux | Strasbourg Colmar |
Arrondissements | 9 |
Cantons Communes |
40 904 |
Conseil régional | Conseil régional d'Alsace |
Président | Philippe Richert (UMP) 2010-2015 |
Préfet | Stéphane Bouillon |
ISO 3166-2 | FR-A |
Démographie | |
Gentilé | Alsacien |
Population | 1 859 869 hab. (2012) |
Densité | 225 hab./km2 |
Langues régionales |
Alémanique Alsacien Franc-comtois Français d'Alsace Francique Jéddischdaitsch Sinto Welche |
Géographie | |
Superficie | 8 280 km2 |
Localisation | |
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Liens | |
Site web | http://www.region.alsace |
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L’Alsace (prononcé [al.ˈzas ] ; ’s Elsàss en alsacien) est une région culturelle, historique et administrative de l'Est de la France. Région de l'Europe rhénane, elle se trouve au cœur de la « Banane Bleue »[1]. Avec une densité de 224 habitants au kilomètre carré, c'est la troisième région la plus densément peuplée de France métropolitaine[2] mais c'est aussi la plus petite par sa superficie. L’Alsace est la troisième région française en valeur de PIB par habitant[3], la deuxième quant au revenu disponible brut des ménages[4], enfin, c'est une des régions de France où le taux de chômage est le plus bas, derrière la Bretagne et les Pays de la Loire[5]. Des difficultés économiques sont cependant apparues depuis le début des années 2000[6].
L'Alsace fait partie de l'espace culturel de l'Europe centrale. L'alsacien, variante de l'alémanique, est la troisième langue autochtone de France après le français et l'occitan[7]. La région historique était subdivisée en trois entités : la Haute-Alsace[8], la Basse-Alsace[9] et la République de Mulhouse[10]. Cette dernière se lance dans l'aventure industrielle dès 1746 et vote sa réunion à la France en 1798. En 1815, la Bavière annexe Landau, ainsi que les territoires au nord de la Lauter. L'Alsace est le berceau de La Marseillaise, elle a vu naître les généraux révolutionnaires Kléber et Kellermann et le capitaine Dreyfus. L'implication des Alsaciens dans la Révolution française[11] ainsi que dans l'affaire Dreyfus ont scellé leur attachement à la République française[12]. Après la défaite de 1871, l'Alsace est amputée du Territoire de Belfort et fait partie des « provinces perdues ». Le revanchisme qu'elles inspireront accompagnera toute la Troisième République. La région sera à nouveau en première ligne lors des deux conflits mondiaux. Elle réintègre la République française en 1919, est annexée par l'Allemagne nazie en 1940 et redevient française en 1945. Cette histoire houleuse est une clé essentielle à la compréhension de certains particularismes locaux. Ainsi, de nombreux domaines sont régis par un droit local[13] qui prime sur le droit général français.
Aujourd'hui, l’Alsace est divisée en deux départements, le Bas-Rhin au nord et le Haut-Rhin au sud. Le conseil régional siège à Strasbourg, qui est aussi la plus importante [14] des cinq grandes agglomérations de la région devant Mulhouse [15], Colmar [16], Haguenau [17] et Saint-Louis (banlieue française de Bâle)[18],[19]. Deux Alsaciens sur trois vivent au sein de ces cinq aires urbaines[20]. Strasbourg et Mulhouse sont respectivement les septième et vingt-cinquième agglomérations les plus peuplées de France[21]. De tradition industrielle forte, Mulhouse est la ville de France métropolitaine qui a la plus forte proportion de jeunes de moins de 19 ans[22] tandis que Strasbourg est le siège de plusieurs institutions européennes, dont le Parlement européen et le Conseil de l'Europe.
Dans le cadre de la réforme territoriale, la région administrative va être fusionnée avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne pour former la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine.
L'étymologie du nom d'Alsace n'est pas établie et continue à faire l'objet de recherches[23]. Plusieurs théories existent, mais aucune n'est satisfaisante d'un point de vue scientifique. La région étant une zone de contact linguistique, une raison à ces difficultés étymologiques pourrait être que le nom est le résultat de transformations successives apportées par chacune des langues celtiques, latines, franques et alémaniques.
L'étymologie fondée sur l'hypothèse alémanique est séduisante de par sa simplicité : dans cette acceptation « Alsace » serait issu directement d'Elsass, anciennement écrit Elsaß.
Dans cette logique, Elsass signifierait « le pays au bord de l'Ill » ou le « pays de l'Ill » [24].[Informations douteuses]
Toutefois, selon Michel Paul Urban, auteur en 2003 d'un dictionnaire étymologique des toponymes alsaciens, le nom de l'Alsace proviendrait de la racine paléo-européenne AL-(i)S qui indique le « mouvement d'une eau qui dépasse » en référence au phénomènes des sources et résurgences qui apparaissent en maints endroits dans les marécages du Ried. Ainsi, il y aurait bien une origine hydronomique au nom « Alsace », mais plutôt pour désigner ce qui était une étendue de petits cours d'eaux et de marécages[25].
L'Alsace couvre une surface[26] de 8 280 kilomètres carrés (190 km de long sur 50 km de large soit 1,23 % de la superficie de la France), ce qui en fait la plus petite des régions administratives de France métropolitaine, la Corse ayant une surface de 8 680 kilomètres carrés. Elle s'étend du sud au nord le long du Rhin qui la borde à l'est.
Depuis 1815, elle est limitée au nord par la rivière Lauter, où commence le Palatinat allemand, et à l'est par le Rhin, à l'est duquel s'étend le Bade-Wurtemberg, au sud par la Suisse, au sud-ouest par la Franche-Comté et à l'ouest par la Lorraine.
Son espace est découpé en plusieurs ensembles de relief :
L'Alsace est la partie occidentale de la plaine du Rhin située sur sa rive gauche. C'est un fossé d'effondrement, appelé aussi rift ou graben, d'âge oligocène, associé à ses épaulements latéraux : les Vosges et la Forêt-Noire. Le massif du Jura, formé par glissement (induit par la surrection alpine) de la couverture mésozoïque sur les formations triasiques (« couches savon ») recoupe la région de Belfort.
La structure tectonique du sous-sol (fossé d'effondrement) explique une certaine activité sismique.
Des gisements de pétrole ont été exploités au nord (à Pechelbronn, près de Niederbronn-les-Bains, l'un des premiers gisements au monde à avoir été exploité, en 1740), ainsi que des gisements de potasse datant de l'oligocène près de Mulhouse. Des mines d'argent ont également été exploitées jusqu'au début de XXe siècle près de Sainte-Marie-aux-Mines. Deux gisements de houille appartenant aux bassins houillers des Vosges et du Jura sont exploités entre le XVIIIe siècle et le XIXe siècle dans le sud du Haut-Rhin ainsi que dans la Vallée de Villé.
Enfin, le fort géotherme, conséquence de la remontée mantellique qui eut lieu à l'aplomb du rift, permet une exploitation géothermique expérimentale à Soultz-sous-Forêts.
La zone la plus active sur le plan sismique en Alsace est le Sundgau dans le Sud du Haut-Rhin[29], tant par le nombre que par l’intensité des séismes qui l’ont touché. Ce territoire a été frappé par plusieurs séismes d’intensité supérieure à VI. Le plus dévastateur fut celui de Bâle du 18 octobre 1356 (intensité épicentrale VIII-IX), d'une ampleur inédite en Europe de l’Ouest. Bien que moins soutenue, l’activité sismique du fossé rhénan est significative et apparaît plus forte que celle des régions voisines. Une dizaine de séismes d’intensité supérieure à VI sont à dénombrer, dont le plus récent date du 15 juillet 1980. Le massif vosgien ne montre qu’une activité sismique diffuse et peu intense.
Le climat alsacien est « semi-continental d'abri et montagnard ». La continentalité est marquée dans le fossé rhénan par des précipitations estivales plus importantes qu’en hiver et une amplitude extrême thermique annuelle, c’est-à-dire l’écart entre la température maximale moyenne de juillet et la température minimale moyenne de janvier, qui dépasse les 27,5 °C. À l’échelle de la France, ces deux marqueurs sont typiques de la plaine alsacienne. En revanche, sur les reliefs la répartition annuelle des précipitations est similaire à celle du reste de l’hexagone et l’amplitude extrême thermique annuelle y est assez faible (14 °C au Grand Ballon soit moins qu’à Paris)[30].
Donnée pour Meyenheim (limite Sud-Alsace/Centre-Alsace).
Température la plus basse | −24,8 °C |
Jour le plus froid | 27 février 1986 |
Année la plus froide | 1963 |
Température la plus élevée | 38 °C |
Jour le plus chaud | 16 août 1974 |
Année la plus chaude | 1994 |
Hauteur maximale de pluie en 24 h | 80,6 mm |
Jour le plus pluvieux | 10 juillet 1989 |
Année la plus sèche | 1962 |
Année la plus pluvieuse | 1999 |
Le climat connaît davantage d'influence océanique et est beaucoup plus humide dans le Sundgau, dans l'Alsace-Bossue ou l'Outre-Forêt.
Le relief de l’Alsace orienté perpendiculairement au flux d’ouest fœhn[31] les perturbations océaniques, en particulier au Sud de la région. Ainsi le Grand Ballon fait partie des stations les plus arrosées de métropole[32] et Colmar situé à moins de 25 km celle des plus sèches avec seulement 607 mm de précipitations à l’année[33]. La région de Colmar connaît en moyenne entre 95 et 100 jours de pluie par an contre 170 sur le relief.
Ce climat, avec un été ensoleillé, est idéal pour le vignoble d'Alsace et les arbres fruitiers. L'importance de la nappe phréatique alsacienne combinée à la proximité du Rhin et de rivières importantes évite toutefois à la région les conséquences d'éventuelles sécheresses.
Le climat, la nature du sol, le relief façonnent les paysages. Or ces facteurs varient sensiblement d'une zone à l'autre. Il en découle une grande variété des milieux naturels en Alsace qui fait de la région une véritable mosaïque de « pays » distincts.
Le Sundgau est un pays aux reliefs assez doux, dont les collines mulhousiennes du Rebberg, de l'Illberg, du Lerchenberg et du Geisbühl forment l'extrémité nord. Ce territoire s'étend jusqu'à la frontière suisse et forme les contreforts du massif du Jura. La ville d'Altkirch est traditionnellement considérée comme sa « capitale ».
Sundgau signifie comté du Sud en alémanique (« Sund Kau »).
Le Sud du Sundgau appartient au massif du Jura. Les premières montagnes de ce Jura alsacien vont de la Suisse à la Franche-Comté.
Ochsenfeld signifie « le champ des bœufs »[34] en allemand. Le terme désigne la plaine qui s'étend de Thann à Mulhouse, jusqu'à la Hardt à l'est, au sud jusqu'au Sundgau et au nord jusqu'à Ensisheim. Relativement peu usité dans le langage courant, il désigne plus familièrement la zone de plaine située au nord-ouest de Mulhouse approximativement délimitée par le triangle Mulhouse-Thann-Guebwiller. Au cœur de l'Ochsenfeld se trouve la Forêt de Nonnenbruch située sur le cône de déjection de la Thur et morcelée par l'activité minière du bassin potassique et qui est partiellement classée comme forêt de protection.
La bataille de l'Ochsenfeld désigne la bataille qui opposa les Romains et les Germains dans le combat le plus acharné de l'époque près de Mulhouse.
Selon la légende, cette bataille donna lieu à la fondation de Mulhouse.
La Hardt est une forêt de plaine caractérisée par une certaine sécheresse (600 millimètres de pluie par an dans la partie nord). Elle s'étend de Kembs jusqu'à Colmar en longeant l'unité urbaine de Mulhouse, entre l'Ill et le Rhin, sur l'ancien cône de déjection glaciaire du Rhin.
C'est la seconde forêt d'Alsace avec ses 13 000 hectares, derrière la forêt de Haguenau. Propriété de l'État, elle est recensée comme zone de protection spéciale Natura 2000. Elle constitue la plus grande charmaie naturelle d'Europe et abrite également des pelouses steppiques très rares en Europe occidentale.
La dénomination, floue en ce qui concerne l'Alsace, pourrait désigner la partie du massif située au sud-ouest du Bas-Rhin, frontalière de la Lorraine. En Lorraine en revanche, le territoire appelé « Pays des Vosges centrales » regroupe officiellement plusieurs communes, dont Épinal (syndicat mixte de pays, concernant environ 10 % de la région).
La dénomination Vallée de la Bruche désigne le bassin de la Bruche, en amont de Wisches, et les vallées afférentes. Elle inclut le petit pays toujours dénommé Ban de la Roche, à peu près centré sur le cours de la Schirgoutte. Schirmeck et La Broque constituent l'agglomération principale. Leurs habitants se disent volontiers « Alsaciens et Vosgiens », non des « Vosges centrales ».
Le parc naturel régional des ballons des Vosges s'articule autour des Hautes-Vosges et regroupe 208 communes d'une population totale de 256 000 habitants. Il a pour but la protection de ce patrimoine naturel.
Le bassin montagneux de la Thur, fréquemment surnommé Val de Saint-Amarin, s'enfonce profondément dans la partie la plus élevée du massif vosgien. Au centre de cette enclave, Saint-Amarin se situe à 410 mètres d'altitude. Au débouché de la vallée dans la plaine, Thann se situe à 340 mètres d'altitude. Le ban communal de ce chef-lieu de canton, sous-préfecture depuis la fin de la Première Guerre mondiale, déborde sur la plaine d'Alsace. Mise à part la viticulture (vignoble escarpé du grand cru Rangen, le plus méridional d'Alsace), l'agriculture ne joue aucun rôle depuis longtemps. L'industrie s'est développée à partir des années 1780, avec l'implantation, en premier lieu, de manufactures d'impression sur étoffe. Le textile a irrémédiablement décliné après la crise des années 1930 et la Seconde Guerre mondiale. Le patrimoine forestier est important.
Le surnom de Florival a été donné à la vallée vosgienne de la Lauch, en amont de Guebwiller, et aux vallons afférents. C'est l'univers du romancier Jean Egen, le « Hans du Florival ». Courte (une quinzaine de kilomètres), enclavée, peu peuplée en dehors de Guebwiller mais verdoyante, cette vallée ne constitue pas vraiment un « pays », mais a une identité marquée, notamment sur le plan touristique. Le Bechenthal, vallon affluent de la Lauch, au nord-ouest de Guebwiller, est l'écrin de l'abbaye de Murbach, Saint-Léger.
On dénomme communément « Vallée de Munster » la haute et moyenne vallée de la Fecht, bassin-versant nettement circonscrit par les crêtes montagneuses. Cette vallée, qui fut très industrialisée au temps du textile, a une vocation agricole, forestière et touristique. Elle garde une identité marquée. Munster, à 380 mètres d'altitude, au confluent de la Petite-Fecht et de la Fecht, est une ville d'origine ancienne, commerçante, siège du Parc régional des Ballons des Vosges.
Le Ried est une région de la plaine d'Alsace.
Le Grand Ried s'étend du nord d'Ensisheim jusqu'à la périphérie de Strasbourg. Il a été modelé par les divagations du Rhin dans sa zone d'épandage avant sa canalisation.
Le Petit Ried est situé au nord de Strasbourg.
Le Kochersberg est une région aux terres très fertiles (lœss), localisées entre les vallées de la Zorn, au nord, et de la Bruche au sud, le champ de failles de Saverne à l’ouest, et à l’est, le rebord de la terrasse rhénane.
L'Alsace Bossue fut peuplée dès le Néolithique. Elle regroupe les communes autrefois intégrées aux anciens comtés de Sarrewerden et de La Petite-Pierre et à la seigneurie de Diemeringen et d'Asswiller. De nos jours de nombreux vestiges archéologiques et châteaux sont encore visibles. Ancienne terre d'Empire, une des dernières à avoir été rattachée à la France en 1793, cette région, pendant les périodes d'Ancien Régime, vit s'installer des hollandais, des français, des suisses, des allemands et même des autrichiens. Certains villages possèdent une église catholique, un temple protestant et une synagogue.
Cette région a su conserver un patrimoine exceptionnel, Bonnefontaine (Bas-Rhin), une des plus riches stations néolithiques d'Alsace avec son château Empire, Mackwiller, qui possède un palais romain avec thermes et mausolée. On y a découvert un des plus grands sanctuaires du dieu Mithra du monde occidental. On peut également découvrir la Wasserburg de Lorentzen ou le château Renaissance de Diedendorf qui possède les plus belles peintures murales de l'Est de la France. De nombreuses églises gothiques, baroques et néoclassiques, des architectures bourgeoises, des oriels, des villages préservés de l'urbanisme ont su garder tout leur cachet.
L'Alsace Bossue est en effet une zone rurale avec de nombreux vergers, des forêts ombragées, des rivières poissonneuses. À l'aube du XXe siècle, l'industrialisation des campagnes s'est caractérisée par l'implantation de manufactures. Les chapeaux de paille de Langenhagen, la Corderie Alsacienne Dommel, les couronnes de perles Karcher, les gazogènes Imbert ont été longtemps des fabrications de renommée mondiale. Le Musée régional de l'Alsace Bossue à Sarre-Union permet de découvrir le patrimoine de toute une région.
Avant la révolution de 1789 : à la suite du traité de Ryswick (1697), Louis XIV avait dû restituer aux comtes de Nassau dans le cadre de l'Empire (c'est-à-dire du royaume d'Allemagne) l'ancien comté de Sarrewerden, à l'exception de Bockenheim-Sarrewerden – aujourd'hui Sarre-Union – recouvrés par Léopold Ier duc de Lorraine. En 1766, ces deux provinces revinrent avec la Lorraine à la couronne française. Entre-temps, pour compenser la perte de Sarrewerden, l'ancienne capitale du comté, les princes de Nassau avaient fondé en 1702 (sur le ban communal de Zollingen, actuelle << Ville neuve >> (Neustadt) appelée Neusaarwerden. En 1794, Neusaarwerden et Bockenheim ou Boquenom furent réunies sous le nom de Sarre-Union. Les autres localités de l'ancien comté de Sarrewerden et de la prévôté de Herbitzeim furent réparties entre les Nassau-Sarrebrücken (bailliage de Harskirchen) et les Nassau-Weilburg (bailliage de Neusaarwerden). Ces terres formaient une enclave à majorité protestante entourée par les terres de la catholique Lorraine. En 1557, année de l'introduction de la réforme luthérienne dans le comté, la Kirchen-ordnung de Deux-Ponts réglementait la vie religieuse dans la plupart des paroisses des vallées de la Sarre, de l'Eichel et de l'Isch.
Ce fut Nicolas François Blaux, maire catholique de Sarreguemines et député, qui fut le véritable artisan du rattachement du comté de Saarwerden au Bas-Rhin. Le 23 novembre 1793, la Convention ratifia la décision d'ériger Neusaarwerden en district et d'incorporer au département bas-rhinois les six cantons nouvellement créés : Bouquenom, Neuf-Saarwerden, Harskirchen, Wolfskirchen, Drulingen et Diemeringen. L'organisation du district incomba au député Philippe Rühl. Ainsi le Bas-Rhin allait franchir le col de Saverne et se prolonger sur le plateau lorrain pour s'enrichir de quarante-trois communes fortes de près de dix-huit mille habitants devenant Alsaciens.
Cette région montagneuse est, dans sa majeure partie, occupée par le parc naturel régional des Vosges du Nord qui est né le 30 décembre 1975 et regroupe actuellement 113 communes. Il associe plusieurs milieux forestiers, tels que la hêtraie, la chênaie, l'aulnaie ou encore la pinède sur tourbe. Ces derniers abritent une foule d'animaux et de végétaux tels que le pic noir, l'aspérule odorante, le mélampyre des prés ou encore le populage des marais.
L'Outre-Forêt désigne la zone située au nord de la Forêt de Haguenau et au sud de la Lauter.
À la différence de ses provinces et régions voisines, l'Alsace n'a jamais connu de période d'indépendance ou d'autonomie de forme centralisatrice. L'Alsace a longtemps été caractérisée par le confédéralisme. La région doit sa culture et son dialecte aux Alamans (à ne pas confondre avec les Allemands), qui s'établirent dans la région en 378, l'alsacien d'aujourd'hui est un dialecte alémanique.
La région fut sous l'autorité du Saint-Empire romain germanique de 962, date de sa création, jusqu'en 1648, puis elle perdit son autonomie en passant sous contrôle de la France après son annexion progressive au XVIIe siècle.
C'est en Alsace que sont nés les ancêtres de la puissante dynastie des Habsbourg qui régnèrent en maîtres, plusieurs siècles durant, sur toute l'Europe centrale.
La plaine d'Alsace, subissant l'effet de foehn et étant naturellement irriguée, a toujours été une terre fertile et propice à l'agriculture céréalière, les collines sous-vosgiennes, le piémont, était le domaine réservé de la vigne tandis que les vallées vosgiennes et l'Ochsenfeld (champs des bœufs) abritaient d'immense troupeaux de bovins, on y cultivait également du chanvre. Les forêts et le ried (régions de prés inondables et/ou de forêts tunnels) étaient fort riches en gibier. Le tout, réparti le long du Rhin, l'axe fluvial majeur européen, qui permettait ainsi un commerce soutenu et des revenus réguliers. L'Alsace a donc de tout temps été une région riche qui a suscité les convoitises des grandes puissances européennes. L'histoire de l'Alsace fut donc rythmée par les guerres et les annexions.
Quelques repères :
Elle vit la victoire des Romains commandés par Jules César, général et proconsul des Gaules, sur le chef suève Arioviste dans le Sud de l'Alsace. Arioviste réussit à s'enfuir de l'autre côté du Rhin, ceux qui ne réussirent pas à faire de même furent massacrés par les romains, le reste de la population fut mélangé aux peuples celtes. C'est une bataille majeure de la guerre des Gaules, victoire à partir de laquelle les Romains vont décider de rester en Gaule et conquérir le pays.
Fondation légendaire de Mulhouse.
L'Alsace est annexée par la république romaine à l'issue de la bataille de l'Ochsenfeld puis devient une province de l'empire romain en l'-27. La langue latine supplante progressivement et remplace les langues celtes[réf. nécessaire].
À partir de la seconde moitié du IVe siècle après J.-C., de nombreux Germains, notamment des Alamans s'installèrent progressivement dans l'Alsace romaine.
À partir de ce moment, il n'y aura plus d'unité alémanique et les pays alémaniques seront définitivement divisés en plusieurs États. Toutefois, la langue et la culture alémaniques subsisteront jusqu'à nos jours.
De nombreux nobles alsaciens qui combattent sous la bannière des Habsbourg sont tués lors de cette bataille. On chiffre ce nombre de tués à 15 % de la noblesse alsacienne.
À partir de 1365, la convoitise française pour une Alsace « riche, opulente et dans le chemin de l'humanisme » éclate au grand jour. Le désir d'y installer une principauté est très fort. De nombreuses incursions françaises militaires et mercenaires sont à noter jusqu'en 1648. En 1444, Louis XI organisa en Haute-Alsace des pillages et laissa derrière lui la misère et la destruction. Ce roi demanda de plus à la ville de Strasbourg si elle voulait devenir française. La réponse alsacienne d'un peuple qui encourageait des villes libres selon l'esprit germanique fut directe : « Niemals… » (jamais).
En 1552, lorsqu'il voulut s'emparer de la ville libre de Strasbourg, Henri II dit à ce propos : « Venez avec moi, je ferai boire vos chevaux dans l'eau du Rhin en signe de triomphe. » Bernard Vogler écrit : « En 1580, fort de l'expérience des invasions françaises, un traité conclu entre plusieurs seigneurs et villes de Haute-Alsace proscrit aux veuves et filles de bourgeois d'épouser des Welches compte tenu des risques d'invasion des Français. »
Les difficultés des Français à conquérir l'Alsace font dire au général de Breisach : « Je ne puis m'empêcher de dire que l'autorité du roi va se perdant absolument en Alsace. Les dix villes, bien loin d'être soumises au roi, sont presque ennemies. Il m'a paru de leur part une grande affection pour l'indépendance et un grand désir de demeurer membres de l'Empire. La noblesse de la Haute-Alsace va presque le même chemin. Haguenau a fermé insolemment la porte au nez de M. Mazarin et la petite ville de Münster l'a chassé honteusement il y a quelque temps. Je crois que le roi devrait prendre le temps qu'il jugerait à propos de Colmar et Haguenau à la raison. »
Durant les guerres de la Fronde en France, le cardinal Mazarin voulut se réfugier en Alsace mais il dit en ces termes : « Aucune ville d'Alsace ne pouvait me recevoir, soit parce qu'elles sont protestantes, soit parce qu'elles sont autrichiennes de cœur, soit parce qu'elles ont trop souffert des troupes françaises. »
Dans un memorandum de 1790, les princes vaincus écrivent : « Les Princes ne se sont soumis à la souveraineté de la France que pour se soustraire aux violences continuelles qu'ils n'avaient cessé d'essuyer de la part de cette puissance et contre laquelle le corps germanique n'avait pu les défendre avec succès et dont les territoires n'ont pour la plupart été enclavés dans cette province que par l'extension usurpatoire que la France a su donner à ses limites originaires. »
L'Alsace participe activement à la révolution contre la monarchie.
Le retour de la région dans le giron de la France ne s'est pas fait sans douleur ni maladresse de la part de l'administration française.
Sur le plan culturel, l'administration tenta de développer l'usage du français : l'alsacien est limité à l'école dans les communes à majorité francophone, même si l'enseignement religieux se fait en allemand ou en dialecte et que quatre ou cinq heures hebdomadaires d'allemand sont incluses dans les programmes ; les fonctionnaires s'expriment généralement en français. L'ordre est donné d'utiliser la méthode d'enseignement directe dans les écoles, qui consistait à utiliser le français sans transition. Les habitants de l'Alsace en 1918 furent divisés en quatre classes de citoyens, marquées par les inscriptions A-B-C-D sur leurs cartes d'identité. Ce classement des citoyens fut établi en fonction de l'ascendance et d'enquêtes, plus ou moins fiables dans un climat de délation, sur le degré de francophilie. Chaque classe correspond à des droits civiques différents[45].
Les autorités françaises mettent en place une politique d'épuration. 112 000 personnes seront également expulsées[46]. Au printemps 1919 des commissions de triage sont chargées de l'examen individuel des Alsaciens selon les propos, les positions prises ou leur attitude supposée[47].
Quand fut signé l'armistice du 22 juin 1940, le cas de l'Alsace n'était pas évoqué. Ce territoire restait donc juridiquement français. Le régime nazi l'annexa de fait en juillet suivant sans en faire la proclamation officielle.
La propagande était active pour inciter les jeunes Alsaciens à s'engager dans la Wehrmacht. Beaucoup de jeunes Alsaciens refusaient de s'engager dans l'Armée allemande et de soutenir le régime. Les nazis proclamaient alors à ce moment qu'on n'avait pas besoin des Alsaciens pour gagner la guerre qui devait être rapide.
Alfred Wahl, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Metz, écrit : « Seuls les fils des fonctionnaires allemands présents semblent avoir répondu à l'appel : ils furent moins d'un millier pour les deux départements »[48].
Le Gauleiter responsable du Reichsgau Baden-Elsaß, Robert Wagner, était persuadé que les « frères de race » nouvellement reconquis entendraient vite l'appel de leur sang et se sentiraient rapidement allemands mais constatant le nombre limité d'engagés volontaires, il conclut - non sans cynisme - que les jeunes hésitaient à entrer dans l'armée allemande « par peur de leur famille » et qu'ils seraient heureux de s'y voir forcés[49].
Au printemps 1942, à Vinnytsia, il persuada Adolf Hitler, au début fort réticent, d'instaurer l'incorporation de force en Alsace, ce qui fut fait officiellement le 25 août 1942.
100 000 jeunes Alsaciens seront ôtés à leurs familles et envoyés de force, principalement sur le front de l'Est, pour combattre l'armée de Joseph Staline. 30 % furent tués ou portés disparus[50].
De nombreux autres furent faits prisonniers par les Soviétiques. Parmi eux, beaucoup choisirent de déserter la Wehrmacht pour se rendre délibérément à l'Armée rouge et ainsi, en tant que Français, rejoindre le général de Gaulle et la France libre, mais les Soviétiques n'avaient, dans leur grande majorité, pas connaissance du drame de ces Alsaciens. Beaucoup furent donc considérés comme des déserteurs ou des espions, et donc fusillés, victimes d'une double méprise. Les autres ont été déportés au camp de Tambov après un passage dans les mines de charbon de Karaganda. Dans un compte rendu du colloque de Hambourg sur le retour des prisonniers de guerre après 1945[51] on peut lire :
« Les Alsaciens en uniforme allemand furent concentrés dans le camp de Tambov et subirent le sort de tous les prisonniers de la Wehrmacht, avec des conditions de vie très dures, un taux de mortalité élevé et des campagnes de rééducation antifasciste. Libérés en grande majorité durant l'automne 1945, une partie des « malgré-nous » passe pourtant plusieurs années supplémentaires en captivité. Accusés de crimes de guerre par les Soviétiques, ils se sentent trahis par la France libre, et utilisés comme monnaie d'échange dans les négociations diplomatiques. »
Le dernier malgré-nous libéré est Jean-Jacques Remetter, retourné chez lui en 1955[52].
Une fois la guerre terminée, les malgré-nous furent considérés par l'opinion comme des traîtres. Ils ont également été fortement attaqués par les militants du Parti communiste français pour leurs dénonciations de la situation dans les camps d'internement soviétiques.
L'Alsace se relève rapidement de ses ruines, poussée essentiellement par sa position géographique. L'amitié franco-allemande instaure pour la première fois de l'histoire une paix durable dans la région.
L'alternance de la domination franco-allemande, le fait pour la région d'être toujours en première ligne de l'affrontement de ces deux grandes puissances européennes, la crainte permanente de la guerre, les mesures prises par les Français et les Allemands pour « assimiler » la population alsacienne, les répressions, épurations, incorporations de force, déportations, pénuries en temps de guerre, ayant rythmé l'histoire de la région, ont laissé des traces profondes, encore perceptibles chez une partie de la population. La quasi-totalité de la population compte dans sa famille des victimes de la dernière guerre. Le sujet est souvent tabou, surtout en ce qui concerne les incorporés de force : les malgré-nous. La réintégration de l'Alsace dans la République ne s'est pas faite sans difficulté. La perception du dialecte alsacien, très proche de l'allemand, a entraîné de nombreuses maladresses, mal acceptées par la population alsacienne qui ne désire surtout pas être confondue avec ses voisins d'outre-Rhin et appelant leurs compatriotes « les Français de l'intérieur ». Une petite partie de la population a également adopté une attitude de rejet, aussi bien envers leurs concitoyens qu'envers les Allemands sans pour autant être indépendantiste. L'usage du dialecte est comme dans de nombreuses régions françaises le moyen de préserver son histoire régionale.
L'Alsace possède une forte identité culturelle, à la fois française et germanique. La nation contrôlant l'Alsace a toujours cherché à effacer les liens historiques et culturels la reliant à l'autre nation. L'intégration culturelle alsacienne au sein de la nation française est essentiellement marquée par le soutien de la bourgeoisie d'Alsace à la révolution française[réf. nécessaire], puis le rejet de l’Allemagne plus massif après la Seconde Guerre mondiale. Mais beaucoup plus que la Révolution Française l'attachement à la France pour les populations rurales et le petit peuple des villes est confessionnel. Pour les catholiques la France est un pays catholique comme eux. Pour les protestants l'attachement à la France est moindre
D'après le géographe Paul Vidal de La Blache dans La France de l'Est, l'adhésion de la population alsacienne à la France a été scellée sur une base plus politique que culturelle. À ce titre, la lettre de Fustel de Coulanges adressée à Mommsen du 27 octobre 1870 (cf. Lettre de F. de Coulanges) puis le discours d'Ernest Renan à la Sorbonne le 11 mars 1882 (cf. Qu'est-ce qu'une nation ? d'E.Renan) soulignent le caractère politique inhérent à la construction d'une Nation. La confrontation entre la France et l'Allemagne est aussi une lutte entre des conceptions opposées de l'idée de Nation.
Mais jusqu'en 1870, la question de l'identité alsacienne n'était pas à proprement parler un problème. L'intégration à la France, qui commença dès 1648 avec le traité de Westphalie, s'apparentait essentiellement à un changement de souverain, les Alsaciens devenant des sujets du roi de France. Si Louis XIV prenait souvent parti pour les paysans dans leurs conflits avec les seigneurs, c'est également la stabilité retrouvée et les investissements colossaux réalisés par l'État (fortifications Vauban, creusement de canaux dont celui du Rhône au Rhin…), au fondement d'une reprise de l'activité économique, qui permirent de se concilier avec la population.
C'est surtout le célèbre écriteau placé sur le pont du Rhin, à Strasbourg, le 14 juillet 1791, pour la fête de la Fédération, Ici commence le pays de la Liberté, qui symbolise l'adhésion de l'Alsace à la communauté nationale française. L'Alsace fournit beaucoup d'officiers à la France sous la Révolution (Kléber, Kellermann), et la Marseillaise fut chantée pour la première fois par Rouget de l'Isle à l'hôtel de ville de Strasbourg. L'Alsace fut un pays de commerçants, d'artisans, de bourgeois indépendants qui soutinrent la Révolution et les Républiques. La masse de la population était surtout concernée par des intérêts purement confessionnels.
Ainsi, les Alsaciens ont conservé leur culture germanique et leur réseau social traditionnel, tout en s'enrichissant de la culture française. La moindre tension franco-allemande suffisait à mettre en doute le sentiment national des protestants. Lorsqu'éclate le conflit contre la Prusse en 1870, c'est en citoyens, sous l'étendard français, que combattent les Alsaciens. La résistance de Belfort, qui ne fut pas annexée par les Prussiens, et la conduite héroïque des troupes françaises en très nette infériorité numérique à la bataille de Frœschwiller-Wœrth ne sont pas étrangères à cette considération.
Mais le facteur déterminant de l'attachement à la France n'est pas ethnique ou linguistique mais lié au fait que la nation française, en 1871, est encore fondée sur les valeurs catholiques. À l'opposé, pour les protestants jusque là intégrés dans un État catholique, la guerre de 1870-71 et l'annexion à l'Empire Allemand s'annonce comme une revanche[54]. Une phrase courante désignait les protestants comme pro-allemand et les catholiques comme pro-français. Ainsi, lors de l'incorporation des recrues, après octobre 1872, les campagnes catholiques comptent beaucoup de réfractaires, alors que dans le village protestant de Baldenheim, les conscrits défilent dans les rues derrière un drapeau portant l'inscription « Vive Guillaume, Empereur d'Allemagne »[55].
Le folklore alsacien, contes, légendes, croyances populaires, etc., est un folklore germanique rhénan, légèrement teinté de latinité et de celtisme[56].
La cigogne est attachée à de nombreuses légendes[57], en particulier celle d'apporter les bébés dans les familles.
Quasiment disparue dans les années 1970, elle a fait l'objet d'une stratégie associative de repeuplement. Celle-ci s'avère efficace, notamment grâce à la création de centres de réintroduction[58]. Les cigognes sont désormais présentes sur de nombreux toits d'églises et autres édifices publics d'Alsace, et parfois sur le toit de maisons de particuliers. Contrairement aux cigognes qui, dans bien des pays (Hongrie, pays baltes par exemple), placent leurs nids sur des pylônes, les cigognes d'Alsace, aidées par les paniers posés par les habitants, les installent sur des bâtiments, généralement à une hauteur élevée.
L'ancien blason d'Alsace est en fait une juxtaposition de deux blasons historiques, celui du landgraviat de Haute-Alsace (actuel département du Haut-Rhin) et celui de Basse-Alsace (actuel département du Bas-Rhin) qui est représenté contourné. Ce blason a été reproposé par Robert Louis et homologué par les deux préfets en 1948[59]. Il est encore utilisé par la Région de gendarmerie d'Alsace (porté sur les uniformes des gendarmes en Alsace), mais n'est plus utilisé par le conseil régional d'Alsace. Le blason actuel est le blason historique alsacien. Il a été créé au XVIIe siècle sous le Saint-Empire et adopté ensuite sous le régime français par l'Intendance d'Alsace[60] [réf. incomplète]. Il a été récemment[Quand ?] réhabilité par le Conseil régional d'Alsace. Il fusionne le blason historique de Basse-Alsace (De gueules à la bande d'argent côtoyée de deux cotices fleuronnées du même) symétrisé par Courtoisie héraldique et le blason historique de Haute-Alsace (De gueules à la bande d'or accompagnée de six couronnes du même, trois en chef et trois renversées en pointe). Il s'agit d'une fusion, et non d'une juxtaposition comme c'est le cas pour le blason précédent. Il se blasonne ainsi : de gueules à la bande d'argent accompagnée de deux cotices fleuronnées du même et accostée de six couronnes d'or ordonnées en orle, celles de la pointe opposées à celles du chef : les six couronnes du blason du Haut-Rhin sont ajoutées au blason du Bas-Rhin.
Drapeau administratif
Après son rattachement à la France, le drapeau officiel de la région Alsace a été calqué sur le blason.
Dans un premier temps, on s'est basé sur le blason de 1949 qui juxtapose les blasons départementaux (ci-dessus à gauche) mais, depuis 1990 environ, la région Alsace a décidé de reprendre le blason historique (ci-dessus à droite) qui date lui du XVIIe siècle[réf. nécessaire].
Il a la même signification historique que le blason régional et que les blasons départementaux fusionnées. Ce drapeau reprend les couleurs alémaniques traditionnelles rouge et blanc auxquelles il ajoute 6 couronnes jaunes qui symbolisent les aspirations de la dynastie des Habsbourg originaire d'Alsace. Les Habsbourg ont régné sur les différents peuples de l'Europe centrale durant plusieurs siècles. Le landgraviat de Haute-Alsace était une propriété originelle de la maison féodale dont la Stammburg Habichtsburg ou Habsburg se trouve dans la région, aujourd'hui du côté suisse du Rhin. La bande blanche en travers ornée de part et d'autre de dentelle blanche est le symbole des comtes de Werd qui régnèrent sur le nord de la région qu'on retrouve également le blason de ville de Strasbourg, les couleurs étant inversées. Le fond rouge est commun aux deux blasons départementaux.
Rot un Wiss
Le drapeau Rot un Wiss est un drapeau alsacien historique qui n’a plus de reconnaissance officielle. Le drapeau du Reichsland Elsaß-Lothringen (1871-1919) s’inspire de ce drapeau en y ajoutant simplement une croix de Lorraine d’or.
D'après une étude[61] réalisée dans les années 1970-80, l'Alsace comptait alors une centaine de dialectes dont la majeure partie appartenait à l'alémanique.
L'alsacien fait quelques emprunts lexicaux au français et a été longtemps la langue maternelle de la plupart des habitants. La première mention du dialecte alsacien date de 1369. L'historien E. Tonnelat y évoque les dits de Nicolas de Bâle : « c'est la première fois à notre connaissance que le mot de langue est appliqué à un dialecte allemand, « Elsasser Sproche » (l'alsacien). » Il est un dialecte alémanique comme celui parlé en Suisse alémanique, dans le Bade-Wurtemberg, l'ouest de la Bavière et le Vorarlberg autrichien. Il est parlé dans les trois quarts du Bas-Rhin et tout le Haut-Rhin sauf ses parties romanes. Le Rhin ne constitue donc nullement une frontière linguistique en ce qui concerne les dialectes.
Bernard Wittmann écrit dans Une histoire de l'Alsace, autrement : « L'emploi de l'allemand à la place du latin vient renforcer la liberté conquise par les bourgeois en les affranchissant de la collaboration des ecclésiastiques pour la rédaction des chartes ou des correspondances officielles. L'emploi de l'allemand, langue du peuple, contribuera à l'émancipation des Alsaciens... Longtemps avant l'Allemagne, l'Alsace avait fait usage de l'allemand à la place du latin... À Strassburg, la première charte allemande du « Urkundenbuch » est datée du 25 juin 1261... Dans les territoires des évêques de Basel comprenant une bonne partie de la Haute-Alsace, la première charte en allemand apparaît en 1255... En Allemagne, c'est seulement au XIVe que l'allemand fit timidement son entrée dans des documents officiels. ... Le mardi 16 février 1524, le vicaire Dieboldt Schwartz inaugurait la première messe en allemand dans la crypte de la cathédrale de Strassburg. »
Dans son Impossible Alsace : Histoire des idées autonomistes (Minorités), Jean-Clause Streicher écrit qu'après le traité de Wesphalie, la France a favorisé la venue en Alsace « de bourgeois natifs de France, par conséquent plus sujets et plus obéissants… toute l'Alsace serait accoutumée aux mœurs, affection et langue françaises. »
La politique linguistique de la France républicaine tendait à s'opposer à l'usage de l'alsacien ne lui attribuant aucune fonction officielle dans sa propre région. L’Alsace n'a néanmoins pas subi directement les lois et réformes de l'éducation nationale française de la Troisième république française jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale, car l'Alsace faisait alors partie de l’Allemagne. Les écoles enseignaient alors l'allemand standard, seule langue officielle, comme pendant la Seconde Guerre mondiale. Durant la période de 1871 à 1918, la langue française restait enseignée dans les enclaves romanes (situées au fond de quatre hautes vallées des Vosges et dans les villages francophones de l'actuel département de la Moselle).
Le français est l'unique langue officielle en vigueur pendant l'entre-deux-guerres et après la Seconde Guerre mondiale.
À la suite de la déconnexion progressive de l'alsacien d'autres parlers allemands, l'alsacien de nos jours ne suit plus l'évolution de l'allemand, gardant ainsi des formes linguistiques germanique-allemandes archaïques.
Dans le but de préserver l'alsacien, il existe depuis 1992 des sections bilingues paritaires en Alsace où l'enseignement est dispensé pour moitié en français et pour moitié en allemand standard, ayant l'avantage d'avoir une orthographe fixe et une forte présence dans les médias écrits ou audiovisuels. À l'heure actuelle, elles concernent environ 5 % des élèves. Au lycée, les élèves peuvent passer l'abibac. L'alsacien peut être parlé en maternelle et enseigné ou parlé en primaire. Cependant, l'écrit est en allemand, considérant que celui-ci est la version écrite commune de l'ensemble des dialectes alsaciens.
Une partie de la population alsacienne parle encore aujourd'hui couramment la langue locale, l'alsacien, qui est une langue alémanique. Le reste est essentiellement composé de quelques communes jouxtant le Territoire de Belfort et dans les pays welche autrefois de patois roman, comme les vallées de Saint-Albray, de la Weiss (Orbey) et de la Liepvrette (Sainte-Marie-aux-Mines), quelques enclaves dans le massif des Vosges traditionnellement de parlers oil lorrains, en Alsace Bossue ou autour de Wissembourg, où les pratiques respectives des francique rhénan et francique méridional sud-occidental demeurent avérées, quoiqu'en déclin. L'alsacien est la deuxième langue autochtone de France après le français si on considère l'occitan comme un ensemble de parlers non-homogènes.
Le célèbre Barabli[62] de Germain Muller est entré dans l'histoire de l'Alsace (un spectacle en dialecte critique et drôle, qu'actualisait en permanence un comédien-auteur-metteur en scène à forte personnalité). Des pièces de théâtre en alsacien sont toujours représentées et parfois retransmises sur la chaîne de télévision France 3 Alsace.
Voilà un aperçu de l'alsacien à travers une comparaison avec le français et trois autres langues germaniques (l'allemand, le néerlandais et l'anglais) :
français | allemand | alsacien | néerlandais | anglais |
---|---|---|---|---|
terre | Erde | arde | aarde | earth |
ciel | Himmel | hemmel | hemel | heaven, sky |
eau | Wasser | wàsser | water | water |
feu | Feuer | fiir | vuur | fire |
homme | Mann | mànn | man | man |
femme | Frau | frài/frau | vrouw | woman |
manger | essen | assa | eten | eat (to) |
boire | trinken | trenga/trenke | drinken | drink (to) |
grand | groß | groos | groot | great |
petit | klein | klain/glen | klein | little, small |
gros/gras | dick/fett | déck/fat | dik/vet | thick/fat |
nuit | Nacht | nààcht | nacht | night |
jour | Tag | däi/dag | dag | day |
aujourd'hui | heute | hit/héta | vandaag/heden | today |
hier | gestern | gecht | gisteren | yesterday |
demain | morgen | morn | morgen | tomorrow |
matin | Morgen | morjia/morga | morgen | morning |
midi | Mittag | médeu/médag | middag | noon, midday |
soir | Abend | oowe/ova | avond | evening |
être | sein (du bist) | sén (du béch) | zijn | be (to) |
avoir | haben | hove/hàn | hebben | have (to) |
ceci/cela | dies/das | dess/tsal | dit/dat | this/that |
oui | ja | jà | ja | yes |
non | nein | nee/naij | nee | no |
Les parlers diffèrent d'un secteur à l'autre. Exemples : une tarte s'appelle weiha à Mulhouse, mais kuecha dans le nord ; une pomme de terre se dit ardapfel à Mulhouse, et grùmber à Strasbourg.
Beaucoup de mots courants (bonjour, merci, au revoir) sont prononcés en français (bouchour, merssi, aurevoar), ce qui était interdit pendant l'occupation allemande. Dans le Haut-Rhin, on dit defanture et ce n'est que dans le nord que l'on utilise schoaeufanster.
Voir aussi la liste établissant la correspondance des toponymies alsaciennes en français et en allemand.
Welsch, en allemand, est un mot qui signifie « étranger parlant une langue romane ». La même racine proto-germanique *walha explique le mot Gaule en français et son dérivé gaulois. En anglais, le terme de la même origine est welsh et désigne les Gallois. On le retrouve dans la toponymie aussi comme Welschensteinbach, nom allemand d'Eteimbes ou Welschoth pour Audun-le-Roman. Il sonnait et sonne encore de façon assez péjorative. Les Alsaciens de langue alémanique ont appelé ainsi les Alsaciens de langue romane qui habitaient les hautes vallées vosgiennes mais aussi toutes les autres populations de langue romane que ce soit en Lorraine ou dans le reste de la France. Ce terme, francisé en « welche », fut introduit par Voltaire dans le français littéraire. Curieusement, les intéressés ont adopté le terme pour se désigner eux-mêmes.
Le welche est la forme prise localement par le dialecte lorrain. Il est presqu'éteint. Diverses initiatives tentent de garder vie à ce patois. À Orbey, le welche est enseigné au collège et utilisé pour la messe ; le hameau de Tannach a monté un spectacle comique dans cette langue. Dans le Bas-Rhin, Neuviller-la-Roche organise les rencontres des « tables de patois »
Les vallées welches le sont vraisemblablement depuis très longtemps. Deux hypothèses existent :
Les deux hypothèses ne semblent d'ailleurs pas contradictoires dans la mesure où la première expliquerait pourquoi ces terres alsaciennes auraient intéressé des Lorrains : on y parlait déjà un patois roman, on pouvait donc y envoyer des Lorrains sans craindre une trop grande hostilité de la part de la population locale.
Historiquement le terme francique désigne la langue des Francs ou des régions peuplées par les Francs. Ce terme a été repris par les germanistes pour désigner certains dialectes de la langues allemandes
Deux dialectes franciques sont parlés en Alsace :
Le judéo-alsacien ou Jéddischdaitsch est le parler des Juifs alsaciens. Il fait partie de l'ensemble yiddish dont il représente la variante occidentale. À l'instar des langues juives, il est composé d'un important substrat de mots et d'expressions en hébreu et en araméen. La syntaxe ainsi que la morphologie est celle des langues germaniques. Le lexique comprend environ 70 % d'allemand. À la différence du yiddish oriental, il ne comporte pas de substrat slave. En revanche, il contient un important substrat issu des langues romanes, ainsi que des mots français. Actuellement, il ne reste que très peu de locuteurs.
L'Alsace, l'une des régions les plus « étoilées » par les guides, valorise au mieux et galvaude parfois son important répertoire gastronomique[64].. Malgré l'afflux des touristes et une banalisation certaine, sensible à Strasbourg et dans plusieurs cités historiques situées sur la Route des Vins, bon nombre de restaurants se révèlent de qualité et, assez souvent, fort conviviaux[évasif]. Les familles alsaciennes continuent de les fréquenter avec assiduité et les repas d'amis sont beaucoup plus habituels qu'ailleurs[réf. nécessaire]. Il y a foule[évasif] le dimanche midi dans les restaurants et les fermes-auberges de bonne réputation, même à bonne distance des grands centres (vallée de Munster, Haute-Bruche, « Pays des choux », Ried, région de Brumath, Outre-Forêt, Florival, Sundgau).
Parmi les recettes et plats traditionnels d'Alsace figurent notamment la tarte à l'oignon (Zewelkueche), le cervelas vinaigrette, les asperges (Sparichle) accompagnées de trois sauces, cette potée typique qu'est le Baeckeoffe, la tarte flambée (Flamekuche ou Flammekueche) autrefois spécialité d'une partie du Bas-Rhin proche de Strasbourg, la choucroute, le Schiffala ou Schiffele, la pâte roulée au porc et au veau Fleischschnacka. Le gibier — le droit de la chasse est particulier dans la région — et les cochonnailles, malgré la faible production porcine locale, ont la part belle.[non neutre]
Les carpes frites sont une spécialité du Sundgau.
Le pâté de foie gras d'oie, produit depuis le XVIIe siècle, est une spécialité alsacienne autant que landaise ou périgourdine. Une version de ce pâté, sous une croûte de pâte ronde, fut présentée en 1780 à la table du gouverneur militaire de Strasbourg. L'Alsace n'élève pas beaucoup plus d'oies que de porcs, dont elle fait pourtant une abondante consommation charcutière. En revanche, elle élève de plus en plus de canards pour la production de foie gras.
Les desserts traditionnels sont nombreux : kugelhopf ou kougelhopf, dont le nom est souvent francisé en kouglof, tartes aux fruits, notamment aux quetsches et au fromage blanc, grande variété de biscuits et de petits gâteaux, appelés Bredala (les spécialités de l'Avent), pain d'épices.
Les dénominations de produits et de plats, en dialecte, varient beaucoup d'une région à l'autre : les transcriptions hasardeuses, parfois les francisations assez abusives, comme « tarte flambée », sont pléthore. Ainsi, que l'on transcrive Baeckeoffe, Bäckkeoffe, Bækoffa, Bækenoffa, Bækaoffe, il s'agit toujours d'un mélange de viandes, de pommes de terre, d'oignons, arrosé de vin blanc, très longuement cuit au four dans une terrine hermétiquement fermée. Bien que les termes dialectaux plus ou moins francisés puissent s'écrire entièrement en lettres minuscules, l'usage de la majuscule initiale, à l'allemande, s'est souvent conservé.
La famille Haeberlin, implantée dans le Ried, a acquis une réputation mondiale : L'Auberge de l'Ill, entreprise familiale devenue une institution au milieu du XXe siècle, se situe au bord de l'Ill à Illhaeusern, 15 km au nord de Colmar ; elle se voit constamment décerner trois étoiles au Guide Michelin depuis 1967. Serge Dubs, élu meilleur sommelier du monde, et Pascal Leonetti, meilleur sommelier de France, exercent à l'Auberge[Quand ?].
Une demi-douzaine de chefs est considérée comme de haut niveau par les guides et la presse gastronomiques. Émile Jung, longtemps en vedette et connu hors de l'Alsace, a conservé une notoriété, comme conseiller et en participant à de nombreuses manifestations culinaires, après la vente du Crocodile tenu pendant une trentaine d'années pour une institution strasbourgeoise. Une quarantaine de cuisiniers des deux départements sont mis en avant par les ouvrages gastronomiques nationaux (Guide rouge Michelin, Guide GaultMillau, Guide Pudlo)[réf. souhaitée].
L'association des Maîtres Cuisiniers de France, qui compte de nombreux membres dans le Bas et le Haut-Rhin, doit son renouveau à l'Alsacien Fernand Mischler qui avait fait de son restaurant de Lembach, Le Cheval Blanc, une véritable institution.
Les cuisiniers hôteliers alsaciens sont majoritaires parmi les lauréats Mariannes et les membres de l'association Saveurs de France-Saveurs d'Europe. Ils valorisent les produits et recettes traditionnels lors de manifestations se déroulant souvent dans leur région.
Affirmant généralement leur attachement à leur province, à leur vallée ou à leur Ried, sans s'interdire le suivre les tendances, modernisant tant que faire se peut le répertoire culinaire local, ils innovent parfois avec audace (Georges Klein, l'Arnsbourg, à la lisière lorraine - nord de l'Alsace, se montre particulièrement inventif[réf. nécessaire]).
Ils font fréquemment des démonstrations à l'étranger, en Chine, au Japon, aux États-Unis, en Russie, dans les Émirats. Marc Haeberlin gère également un restaurant de haute gastronomie à Tokyo. Émile Jung participe à de nombreuses manifestations en France et hors de France. Michel Husser, qui maintient à haut niveau le Cerf familial de Marlenheim, a fait le tour du monde et joue volontiers des saveurs méditerranéennes. Jean-Yves Schillinger à Colmar, étoilé Michelin, fils d'un grand chef alsacien, associe différentes saveurs parfois insolites.
Antoine Westermann avait laissé le strasbourgeois Buerehiesel, où il avait obtenu trois macarons Michelin, à son fils, pour prendre en mains les destinées de Drouant à Paris. Les confitures de Christine Ferber (Niedermorschwihr) sont connues de toute la France.[non neutre]
Le pâtissier Pierre Hermé, devenu une personnalité parisienne, installé aussi à Tokyo, revendique son origine alsacienne. Il a installé une unité de fabrication dans le Haut-Rhin.
L'Alsace est la première région brassicole de France assurant près de 60% de la production nationale de bière[65] (environ 11 millions d'hectolitres).
La région produit aussi des eaux de sources et minérales : (Carola, Wattwiller, Celtic, Lisbeth[66]).
"Ville et campagne, Koêt, Sundgau, vignoble, vallées vosgiennes… L'image à la Hansi de la maison à colombage est symbolique de l'Alsace, mais il existe d'autres architectures alsaciennes que les constructions à pans de bois tant pastichées (voire caricaturées dans de nombreux lotissements). Celles-ci sont d'ailleurs fort différentes les unes des autres, en raison de leur implantation, de l'aisance de ceux qui les construisirent, des usages locaux, de leur destination première. Il suffit, pour se rendre compte de la diversité, de comparer trois édifices historiques de Strasbourg logeant actuellement des restaurants connus : la Maison Kammerzell, la Maison des Tanneurs, et le Buerehiesel, ancienne ferme démontée dans la région de Molsheim et établie dans le parc de l'Orangerie." [67]
Pans de bois et torchis. L'habitat traditionnel de la plaine alsacienne, grosso-modo : le Ried, est constitué de maisons construites avec des murs en pans de bois et poutrages décoratifs (colombage) et torchis, protégées par des toitures en tuiles plates « queues de castor ». Colombage et torchis se rencontrent, certes, dans d'autres maisons de plusieurs régions de France, notamment la Normandie, mais leur abondance particulière en Alsace est due à plusieurs raisons :
Les pans de bois et les éléments de menuiserie apparents aggravaient les risques d'incendie. Afin de pallier cette situation, ils ont été peu à peu recouverts de crépi à partir du XIXe siècle. Ce n'est que dans la seconde moitié du siècle dernier qu'on a entrepris de les dégager systématiquement ; plus récemment encore les Beaux-Arts ont exigé, pour accorder une subvention, que le crépi restant ne fût pas peint en blanc, comme il était d'habitude de le faire, mais dans des couleurs variées, afin de revenir à l'usage plus ancien. Les habitants ont suivi, plus pour des raisons financières que par conviction. En tout cas, on est aujourd'hui frappé par la différence entre les villages alsaciens maintenant badigeonnés, parfois avec bonheur, parfois avec excès, et les villages badois qui leur font face outre-Rhin, où le blanc règne toujours en maître.
Il se situe dans la commune d'Orschwiller à une altitude de 757 mètres d'où il domine la plaine d'Alsace et le débouché du val de Villé, en face de Sélestat.
Construit par Frédéric de Hohenstaufen en toute illégalité et détruit à plusieurs reprises, il fut reconstruit de 1901 à 1908 sous les ordres et au goût de l'empereur Guillaume II d'Allemagne plus ou moins à l'identique de ce qu'il avait été.
C'est le château médiéval le plus visité de France et l'un des sites touristiques français les plus courus.
C'est une cathédrale catholique romaine représentative de l'architecture gothique.
Sa construction a commencé en 1176 et a été achevée en 1439.
Elle mesure 142 mètres du parvis au sommet de sa flèche et a été l'édifice le plus haut du monde de 1625 à 1847[68].
C'est actuellement la deuxième plus haute cathédrale de France après celle de Rouen (151 m).
La cathédrale de Strasbourg est reconnaissable par son unique clocher surmonté d'une flèche qui peut être vu à des dizaines de kilomètres à la ronde. La construction du second clocher a été abandonnée du fait de l'instabilité du sol qui ne pouvait en supporter la charge.
Elle abrite une horloge astronomique construite au XVIe siècle qui a été considérée à l'époque comme faisant partie des « sept merveilles de l'Allemagne ».
Il s'agit d'un mont vosgien culminant à 764 mètres sur le ban de la commune d’Ottrott.
Cette montagne est surmontée par un couvent, lieu de pèlerinage très fréquenté consacré à sainte Odile, sainte patronne de l'Alsace.
Le monastère a été créé vers 700 quand le père de sainte Odile lui légua le château de Hohenbourg. Sainte Odile le transforma en couvent. Depuis, il a été transformé en hôtel.
On peut y voir le tombeau de sainte Odile ainsi que ceux de ses parents dans des caveaux ornés de mosaïques remarquables.
Le Mur païen, dénommé ainsi par Léon IX à cause de sa supposée antériorité au Christ, désigne en fait trois ensembles mégalithiques distincts éloignés les uns des autres de plusieurs kilomètres.
C'est une enceinte mégalithique d'une longueur totale d'une dizaine de kilomètres faisant le tour du plateau du mont Sainte-Odile pour former une enceinte. Formé d'environ 300 000 blocs cyclopéens, il mesure entre 1,60 m et 1,80 m de large et peut atteindre 3 m de hauteur.
Ayant une certaine ressemblance avec celui du mont Sainte-Odile, il entoure le château sur trois côtés, la portion sur le versant Est ayant disparu. Son épaisseur est de 1,80 m, sa largeur de 0,60 à 0,90 m et sa hauteur de 0,50 à 0,70 m.
Très différent des deux autres, ce mur longe la crête de la montagne en direction du sud-est / nord-ouest sur une longueur de 2 300 mètres. Ce mur est construit en pierres plus ou moins uniformes superposées les unes sur les autres, sans aucune trace de maçonnerie. La plus grande hauteur actuelle de la muraille est d'environ de 1,80 mètre et sa plus grande épaisseur ou largeur à la base de 1,70 mètre. C'est sans doute la partie la plus remarquable de toutes.
Ses origines, restant obscures et controversées, sont source de fantasmes. Certaines origines que l'on attribue au mur tiennent en effet plus des contes et légendes que de faits historiques incontestables.
La Cité de l'automobile (collection des frères Schlumpf) à Mulhouse, est le plus grand musée d'automobiles du monde[69], avec 500 véhicules dont 464 automobiles de 98 marques, dont la célèbre collection de Fritz Schlumpf - la plus importante collection de Bugatti au monde avec trois des sept (6+1) fameuses Bugatti Royales (mais l'une d'elle est une réplique); dont la Bugatti Royale Coupé Napoléon ainsi qu'une importante collection de Rolls Royce. L'initiative de la collection revient à deux industriels du textile alsaciens du XXe siècle, les frères Schlumpf, Hans Schlumpf (1904-1989) et Fritz Schlumpf (1906-1992). En 1977, Fritz Schlumpf est à deux doigts d'ouvrir son musée au public. Les billets, les cadeaux souvenirs sont déjà en place. Mais les deux frères sombrent dans la faillite consécutive à la crise du pétrole et du textile de 1976. Le 7 mars 1977 les ouvriers licenciés économiques de l'empire textile des frères Schlumpf découvrent le stupéfiant musée en même temps que le monde entier par les médias, l'envahissent et en ouvrent l'accès au public. Le syndicat CFDT organise les visites gratuites du musée et le nomme « Musée des travailleurs ». Jean Panhard fonde L'Association du Musée National de l'Automobile avec la commune de Mulhouse, le département du Haut-Rhin, la région Alsace, la chambre de commerce Sud-Alsace, la société Panhard et l'Automobile Club de France pour sauver cet exceptionnel patrimoine national et le maintenir en Alsace. 422 modèles sur 560 de la collection sont classés monuments historiques[70]. En 1989, le musée est baptisé « Musée national de l'automobile — Collection Schlumpf ». En 2006 le musée est agrandi, restructuré, rénové et renommé Cité de l'Automobile, il rouvre ses portes le 7 juillet 2006.
La Cité du train à Mulhouse également appelée Musée français du chemin de fer est le plus grand musée ferroviaire d'Europe[71]. Il comporte la seule collection globale de l'histoire des chemins de fer français. Il s'étend sur 15 000 m2 avec plus d'une centaine de véhicules ainsi que des milliers d'objets en rapport avec l'équipement ferroviaire. Il est destiné à accueillir les pièces principales du patrimoine historique de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF). Le musée présente différents types de matériels ferroviaires : on y trouve des locomotives utilisant la vapeur, l'électricité ou diesels. Des wagons et voitures de prestige sont également présentés[72]. Toutes les heures la locomotive 232 U1, dernière locomotive à vapeur, se met en marche. Un plateau de cinéma de 6 000 m2 permet d'aborder l'histoire des chemins de fer à travers six thèmes : le chemin de fer des vacances, le chemin de fer et la montagne, les trains officiels, le chemin de fer et la guerre, les cheminots et le voyage. On y trouve également une locomotive à vapeur Baltic Nord (train de luxe qui longeait la Mer Baltique écorchée qui permet au public de se rendre compte du fonctionnement interne d'une locomotive de la vapeur[73].
Depuis 1981, l'entreprise publique EDF s'est associé à l'Association pour le Musée de l'énergie électrique afin de conserver, d'étudier et de mettre en valeur le patrimoine historique de l'électricité[74]. Le Musée EDF Electropolis a ouvert ses portes à Mulhouse en 1987 et a pour objet de présenter « L'aventure de l'électricité ». C'est le plus important musée d'Europe consacré à l'énergie électrique. On y retrace l'histoire de l'électricité depuis sa découverte jusqu'à aujourd'hui à travers environ 4 000 m2 d'exposition. La majeure partie de l'exposition se trouve en intérieur. Le musée aborde tous les domaines liés à l'électricité aussi bien d'un point de vue scientifique, historique qu'à travers les applications concrètes qui en découlent. Il a pour ambition de véhiculer une véritable information scientifique et technique de manière récréative et ludique[75]. Le musée propose une multitude d'expériences pour tout âge afin de découvrir les propriétés de l'électricité. De nombreux médias ponctuent la visite. La pièce centrale du musée est l'ensemble constitué d'une machine à vapeur Sulzer et d'un alternateur Brown-Boveri datant de 1901 et qui est présenté au public en mouvement. Cette pièce est un ensemble original provenant de l'entreprise textile Dollfus-Mieg et Compagnie (DMC) fondée à Mulhouse en 1756.
L’écomusée d’Alsace a pour mission la valorisation des arts et traditions populaires d'Alsace par la présentation des savoirs et savoir-faire tant matériels qu'immatériels. C’est le plus important musée à ciel ouvert de France[76].
L'écomusée est un village alsacien traditionnel reconstitué de toutes pièces sur une friche industrielle du bassin potassique sur le ban communal d’Ungersheim, à 14 km au nord de Mulhouse. Il regroupe soixante-dix constructions alsaciennes anciennes traditionnelles à colombages qui ont été démontées de leur lieu d'origine et remontées sur le site. On y trouve des maisons et fermes traditionnelles, un moulin, des ateliers d’artisans, une chapelle, une gare, une scierie et de nombreux autres bâtiments essentiels à la vie courante d'un village alsacien.
Des bénévoles costumés présentent les travaux traditionnels de la région au moyen de machines et d’outils d’antan. La mission de l'écomuséed’Alsace dépasse le simple fait de présenter des bâtiments et les us et coutumes de l'Alsace d'antan, mais vise la transmission d'un patrimoine vivant par la formation d'artisans et la sensibilisation des plus jeunes par l'intermédiaire de classes d'environnement et de séjours en été.
L'Alsace est une région recouverte en grande partie par les aires urbaines de Strasbourg, Mulhouse et Colmar, et influencée aussi par les grandes villes étrangères proches, comme Bâle (Suisse), Fribourg-en-Brisgau et Karlsruhe (Allemagne), ce qui fait de l'Alsace une région à forte densité de population (excepté au nord-ouest du Bas-Rhin et sur les sommets vosgiens). La population s'élevait à 1 734 145 habitants en 1999, elle a augmenté d'un peu plus de 6 % pour s'établir en 2010 à 1 845 687. Au cours du temps, la population alsacienne a régulièrement augmenté (sauf pendant les périodes de guerre) à la fois par excédent naturel et par excédent migratoire. Cette augmentation, plus importante dans le département du Bas-Rhin, s'est même accélérée à la fin du XXe siècle. Avec une densité de 222,6 habitants par kilomètre carré, l'Alsace est la troisième région la plus densément peuplée de la France métropolitaine.
Années | Population au 1er janvier | ||
---|---|---|---|
département du Bas-Rhin |
département du Haut-Rhin |
Total Alsace | |
1750 | 445 044 [77] | ||
1794 | 418 132 | 293 013 | 711 145 [78] |
1801 | 450 238 | 303 773 | 754 011 |
1804 | 500 296 | 324 078 | 824 376[78] |
1824 | 502 638 | 369 562 | 872 200[78] |
1841 | 560 113 | 457 629 | 1 017 742[78] |
1851 | 608 000 | 437 000 | 1 045 069 |
1861 | 578 285 | 515 802 | 1 094 087[78] |
1875 | 588 947 | 454 231 | 1 043 178[78] |
1901 | 659 432 | 495 209 | 1 154 641 |
1936 | 711 830 | 507 551 | 1 219 381 |
1946 | 673 281 | 471 705 | 1 144 986 |
1968 | 827 000 | 585 000 | 1 412 385 |
1982 | 915 676 | 650 372 | 1 566 048 |
1990 | 952 158 | 670 652 | 1 622 810 |
1999 | 1 025 033 | 707 555 | 1 732 588 |
2006 | 1 077 000 | 740 000 | 1 817 000 |
2011 | 1 099 269[79] | 753 056 | 1 852 325[80] |
Années | département du Bas-Rhin |
département du Haut-Rhin |
Total Alsace |
31,1 % des enfants nés en 2011 dans la région Alsace, ont au moins un parent né à l'étranger (quelle que soit sa nationalité), soit la plus forte proportion après la région Île-de-France (46,3 %) et la région PACA (32,6 %)[81].
L'Alsace est la cinquième région exportatrice de France par habitant[82]
À l'international, 35 % des entreprises ont une participation étrangère (notamment allemande, suisse, américaine, japonaise et scandinave). L'Allemagne a représenté près de 38,5 % des importations alsaciennes en 2002.
Avec près de 3 % du PIB national, l'Alsace se place au quatrième rang des régions françaises avec un PIB par habitant de plus de 28 470 €.
Le taux de chômage relativement faible a augmenté en 2002-2003 principalement à cause de la mauvaise conjoncture en Allemagne, de laquelle l'Alsace dépend beaucoup. Par le passé, la région a dû faire face à la crise industrielle, principalement dans le secteur textile et minier.
Le secteur primaire comprend le Vignoble d'Alsace, la culture du houblon, du tabac, du maïs et le brassage de la bière (Meteor, Kronenbourg, Fischer, Heineken) ainsi que l'exploitation forestière. Du pétrole a été extrait dans le nord (Merkwiller-Pechelbronn) et dans le Sud, au nord de Mulhouse, l'exploitation de la potasse a profondément marqué les villes du bassin potassique qui constituait jusqu'en 2004 un vivier d'emplois.
Le secteur secondaire est bien implanté historiquement avec l'industrie textile (activité qui animait des vallées entières mais a cessé au milieu du siècle dernier, laissant ici et là d'impressionnantes friches industrielles), les transports (PSA Peugeot-Citröen à Sausheim, Lohr, De Dietrich, Bugatti), les télécommunications (Alcatel) et la mécanique (SACM qui a donné naissance à Alstom). De tradition commerciale grâce à la façade rhénane, la région dispose de deux grands ports fluviaux, Strasbourg et Mulhouse, qui sont d'importantes plateformes logistiques. Mulhouse, surnommée la « Manchester française », a longtemps été un des plus grands pôles industriels de France avec le textile, l'automobile et la chimie, pôle qui tente de subsister de nos jours mais dont la reconversion se fait urgente (via les pôles de compétitivité).
La Haute-Alsace (Oberelsass) est la partie méridionale de l'Alsace, correspondant à peu près aux départements actuels du Haut-Rhin et du Territoire de Belfort. C'est avec la Basse-Alsace une des subdivisions de la région historique d'Alsace. La traduction allemande, Oberelsass, est encore utilisée de nos jours par les Allemands et les Suisses pour désigner le département du Haut-Rhin. Actuellement, Haute-Alsace est synonyme de Haut-Rhin.
Ce nom a été utilisé dès l'époque du Saint-Empire romain germanique et sous l'Ancien Régime entre 1648 et 1789. Sous l'Empire allemand, lors de l'intégration de l'Alsace-Lorraine de 1870 à 1918, Il s'agissait alors d'un district (Bezirke), à la tête duquel se trouve un Bezirkspräsident, équivalant au préfet français. Son chef-lieu était Colmar.
La dénomination "Haute Alsace" n'est plus guère utilisée dans les milieux socio-économiques rhénans où on préfère se référer à des territoires géographiques plus valorisants, le Sud-Alsace piloté par Mulhouse et le Centre-Alsace regroupant le binôme Colmar-Sélestat.
Villes principales :
Le drapeau de la Haute-Alsace est rouge barré de jaune et orné de part et d'autre de la barre de trois couronnes jaunes (Blasonnement : De gueules à la bande d'or accompagnée de six couronnes du même, trois en chef et trois renversées en pointe). Son union avec le drapeau de la Basse-Alsace réalise le drapeau de l'Alsace.
La Basse-Alsace (Unterelsass) est la partie septentrionale de l'Alsace, correspondant à peu près au département actuel du Bas-Rhin. C'est avec la Haute-Alsace une des subdivisions de la région historique d'Alsace.
Comme pour la Haute-Alsace, ce nom a été utilisé dès l'époque du Saint-Empire romain germanique et sous l'Ancien Régime entre 1648 et 1789. Il a été à nouveau utilisé lors de l'intégration de l'Alsace-Lorraine à l'Empire allemand, de 1870 à 1918. Il s'agit alors d'un district (Bezirk), à la tête duquel se trouve un Bezirkspräsident, équivalent à un préfet français. Son chef-lieu est Strasbourg.
Le terme Unterelsass est encore employé de nos jours par les peuples de langue allemande pour désigner le département du Bas-Rhin. La ville de Landau et ses environs, partie la plus septentrionale de Basse-Alsace, est en Allemagne.
Villes principales :
Le drapeau de la Basse-Alsace est rouge barré de blanc et orné de part et d'autre de dentelle blanche. (Blasonnement : De gueules à la barre d'argent côtoyée de deux cotices fleuronnées du même). Son union avec le drapeau de la Haute-Alsace réalise le drapeau de l'Alsace.
L'Alsace, placé sous l'autorité du préfet de région, siégeant à l'Hôtel de préfecture d'Alsace à Strasbourg, est divisée en deux départements, le Bas-Rhin et le Haut-Rhin, 13 arrondissements, 75 cantons et 904 communes.
Elle compte en outre 67 intercommunalités et 10 Pays de type LOADDT.
La politique de l'Alsace est menée par le Conseil régional d'Alsace, composé des 47 conseillers régionaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, et présidé par Philippe Richert (UMP), élu le 26 mars 2010.
Onze listes ont été déposées pour les élections de 2010 et ont obtenu dans l'ordre, les scores suivants :
À l'issue du second tour, les résultats qui nous donnent la composition du Conseil régional ont été les suivants :
De nombreux hommes politiques alsaciens de droite comme de gauche soutiennent l'idée d'un Conseil d'Alsace unique[85]. Les décideurs économiques sont également plutôt favorables à cette évolution[86]. La proposition est soumise initialement par le Conseil économique et social d'Alsace (CESA) qui juge mal adaptée l'organisation territoriale alsacienne (région de petite taille et seulement deux départements qui peuvent aisément être supprimés pour réduire les échelons administratifs) et veut donc transférer davantage de compétences aux communes et intercommunalités, chapeautées par une assemblée alsacienne unique[87]. Ce projet trouve un écho national favorable car il est en accord avec les conclusions du rapport Attali[88]. Le président de la république, Nicolas Sarkozy, annonce qu'il souhaitait une réforme des collectivités territoriales durant l'année 2009. Il désire parvenir à la suppression d'un échelon administratif[89].
L'Alsace devient la première région de France à se lancer dans cette nouvelle organisation. À partir de 2008 les élus de tous bords se rencontrent pour élaborer un projet commun[90],[91], aboutissant le 1er décembre 2011 au vote solennel par les élus des trois entités d'une résolution scellant l'accord de fusion[92]. Un référendum régional a eu lieu le 7 avril 2013. Le projet a été rejeté.
Dans certains domaines le droit appliqué en Alsace est un mélange de droit national et de droit local.
Ce droit local spécifique et unique pour une région de métropole se compose :
Il concerne les domaines suivants (avec les points principaux)[93],[94] :
Parmi les principales associations régionales on trouve l'APEPA, l'automobile club d'Alsace et les ambassadeurs d'Alsace.
L’Alsace est une région très densément peuplée, avec 223 habitants/km2, contre 93,59 habitants/km2 en moyenne pour la France et 116 habitants/km2 pour l'Union européenne (source : Insee). C'est la troisième région la plus densément peuplée de France métropolitaine derrière l'Île-de-France et le Nord-Pas-de-Calais. Parallèlement, c'est également la plus petite région de France en termes de superficie. L’Alsace est la première région exportatrice française, la troisième en termes de PIB. Strasbourg est la préfecture du Bas-Rhin et Colmar celle du Haut-Rhin. La région pourrait bien expérimenter à partir de 2009, une nouvelle organisation administrative suivant la volonté du gouvernement d'alléger l'organisation des collectivités territoriales françaises.
Il ne faut pas oublier le rôle important de la ville de Strasbourg comme siège de plusieurs institutions européennes.
La région Alsace doit son organisation spatiale à sa géographie particulière : À l'est, le Rhin fait office de frontière naturelle avec l'Allemagne. Bordée à l'ouest par le département des Vosges (88) et ses montagne vieilles l'Alsace et enfin enfermée au sud par la frontière Suisse. Toutes ces limites donnent à l'Alsace cette forme particulière allongée. Les principales villes (anciennement Décapole) sont alignées sur le Rhin, fleuve navigable, qui s'écoule du Sud au Nord offrant un grand potentiel, déjà bien exploité, pour le transport de marchandises et la production électrique par les barrages hydrauliques. Elles sont desservies par l'autoroute et le TGV.
En Alsace, le droit local accorde davantage d'autonomie aux communes que dans le reste de la France avec davantage de domaines réservés[96]. De tradition plutôt confédérale, les Alsaciens ont toujours accordé beaucoup d'importance à leurs villes ou pôles urbains. Les initiatives politiques locales qui ont marqué la région vont toujours dans ce sens, prenons par exemple la Décapole, la ville libre de Strasbourg ou la République de Mulhouse. Plus largement, la confédération est également très répandue dans les autres pays alémaniques comme en Suisse avant 1848 ou de manière beaucoup plus lointaine sous le royaume d'Alémanie qui était un royaume confédéral. Actuellement cinq communes alsaciennes se distinguent par leur poids dans la région: Haguenau, Strasbourg, Colmar, Mulhouse et Saint-Louis. Elles comptent toutes les cinq à la fois plus de 20 000 habitants, sont villes-centre de leurs agglomérations respectives[97],[98] et disposent d'une aire urbaine de plus de 60 000 habitants[99].
Son centre est entièrement classé au patrimoine mondial de l'humanité par l’Unesco[100] depuis 1988 et comprend notamment la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg et le quartier de la Petite France, situé sur la rive gauche du Rhin. C'est le chef-lieu de la région Alsace, du département du Bas-Rhin et la septième ville de France par sa population[101]. Strasbourg, est le siège de plusieurs institutions européennes dont le Conseil de l'Europe, le Parlement européen et la Cour européenne des droits de l'homme.
Le Conseil de l'Europe est l'organisation internationale de la « Grande Europe » qui comprend 47 États membres, soit tous les pays européens sauf la Biélorussie, dernière dictature d'Europe et le Kosovo, dont l'indépendance n'est pas reconnue par tous. Pour qu'un État puisse adhérer au Conseil de l'Europe, ses institutions doivent être démocratiques et il doit respecter les Droits de l'Homme. Son but est de promouvoir la démocratie, les Droits de l'homme, la prééminence du droit, l'identité culturelle et politique européenne et la recherche de solutions aux problèmes de sociétés en Europe.
Le Parlement européen est le corps parlementaire de l’Union européenne (UE) directement élu par les citoyens tous les cinq ans depuis 1979. Avec le Conseil des ministres, il compose la branche législative des institutions européennes. Le Parlement participe à l'élaboration des directives et des règlements. Il contrôle l'activité des institutions européennes. Le conseil européen, ou Conseil, lui rend compte de son activité à l'issue de chaque présidence, tous les six mois. Il supervise la Commission européenne, il élit le président de la Commission sur proposition du Conseil européen. Il approuve la composition de la Commission. Il peut la forcer à démissionner par une motion de censure. Il vote le budget de l’UE. Le Parlement a son siège à Strasbourg ; ses commissions, ainsi que 2 séances plénières additionnelles se tiennent à Bruxelles ; son secrétariat général est installé à Luxembourg. Il y a actuellement 785 députés. L'établissement de son siège à Strasbourg est sujet à polémique. En 2006, une pétition eurocitoyenne[102] est lancée par l'eurodéputée Cecilia Malmström dans l'esprit de l'article 47 du traité établissant une Constitution pour l'Europe - mais sans valeur légale - pour que les travaux du Parlement européen soient regroupés dans la capitale belge et non plus éclatés entre Strasbourg, Luxembourg et Bruxelles. La pétition qui chiffre à 200 millions d'euros par an le coût des déménagements bi-mensuels recueille 1 000 000 de signatures en 4 mois. Une contre pétition eurocitoyenne a également vu le jour pour l'installation à plein temps dans la ville-siège à Strasbourg[103]. Plus récemment, le maire Roland Ries soutenu par des députés/sénateurs a défendu le siège de Strasbourg. Le siège du Parlement européen de Strasbourg a été réalisé par l'agence d'architecture Architecture-Studio et construit par la SERS.
Créée en 1959, la Cour européenne des droits de l'homme est située dans le palais des Droits de l'Homme depuis 1998[104],[105]. Cette cour est un organe juridictionnel rattaché au Conseil de l'Europe qui est chargé de traiter les requêtes relatives à la violation des droits de l'Homme. Sa mission est de veiller au respect de la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales (nom officiel). La Cour européenne des droits de l'homme est compétente lorsqu’un État membre du Conseil de l'Europe, qui a ratifié la Convention et ses Protocoles additionnels (État partie), ne respecte pas les droits et les libertés qui y sont reconnus. La CEDH est l'entité judiciaire internationale la plus active dans le monde de par le nombre de jugements rendus. Pour pouvoir saisir la CEDH, il faut que le justiciable ait épuisé toutes les voies de recours qui lui sont offertes dans le droit national du pays dont il est citoyen.
Mulhouse est la deuxième grande agglomération d'Alsace et la 25e[106],[107] plus importante de France en termes de population[108], son aire urbaine[109] regroupe près de 280 000 habitants[110],[111] soit près de 40 % de la population du Haut-Rhin[112]. C'est une ville très cosmopolite, on recense en effet des Mulhousiens de 136 nationalités différentes[113]. La cité bénéficie d'une position géographique remarquable à quelques minutes seulement de l'Allemagne et la Suisse avec qui elle entretient des liens importants. Fondée selon la légende autour d'un moulin à eau, Mulhouse a longtemps été une cité-État qui devint en 1347 la République de Mulhouse (Stadtrepublik Mülhausen)[114]. À coups d'alliances, elle affirma son indépendance à l'égard du Saint-Empire à la fin du XVe siècle. Propulsée dans l'aventure industrielle en 1746 et « réunie » à la France en 1798, elle devint un des 1ers pôles industriels d'Europe et fut longtemps surnommée le « Manchester français »[115].
En 1904, c'est le nord de l'agglomération qui se lance dans l'exploitation minière. Ce riche et glorieux passé industriel a forgé l'identité de la cité. Forte de cet héritage, son Université abrite des laboratoires de recherche renommés. Très professionnalisée, elle est la 1re Université de France à avoir créé un centre de formation d'apprentis qui demeure un des plus importants de France[116]. Ce passé industriel se traduit également culturellement, Mulhouse possède ainsi le plus grand musée de l'automobile du monde[117]: la Cité de l'automobile qui contient la célèbre collection Schlumpf. Le Musée EDF Electropolis est le plus important d'Europe à être consacré à l'énergie électrique[118]. Enfin, la Cité du train est le plus grand musée ferroviaire européen[71]. Cette concentration fait de Mulhouse la « capitale européenne des musées techniques »[119],[120]. La ville est labellisée ville d'art et d'histoire[121]. Mulhouse a vu naître et grandir le capitaine Alfred Dreyfus[122], dont l'affaire a coupé en deux la France entière et donna lieu au célèbre J'accuse…! d'Émile Zola. C'est aussi la ville natale du grand mathématicien Jean-Henri Lambert[123] et d'Alfred Werner, prix Nobel de chimie en 1913[124]. Enfin, les vulcanologues Katia et Maurice Krafft[125] furent également des Mulhousiens de renom. Terre de La Réforme[126], Mulhouse accueille en son cœur le Temple Saint-Étienne qui est l'édifice protestant le plus haut de France[127]. La ville est souvent surnommée la « cité du Bollwerk »[128], qui signifie bastion en allemand. Il reste en effet un bastion, épargné lors de la suppression des fortifications de la ville au début du XIXe siècle. Il en est devenu un des symboles. Au sein de l'agglomération mulhousienne, le centre-ville de Mulhouse exerce une forte attractivité qui s'étend sur tout le Sud-Alsace[129], c'est un pôle majeur de commerce, de services, d'équipements collectifs et d'emploi. C'est également un lieu de référence pour l'identité des habitants de l'agglomération. Il est appuyé par deux pôles secondaires structurants : les communes de Wittenheim et de Rixheim. Wittenheim est le plus important et structure tout le nord de l'agglomération grâce notamment à une densité de services et d'espaces publics importants ainsi qu'à une surface commerciale qui est la plus importante de l'agglomération[130]. Dans une moindre mesure, Rixheim joue également ce rôle pour le sud de l'agglomération[131]. La zone d'attractivité de Mulhouse est limitrophe à l'Est de deux pôles de moindre importance qui lui sont contigus : l'aire urbaine de Guebwiller et l'aire urbaine de Thann-Cernay. Le triangle composé par les aires urbaines de Mulhouse, Guebwiller et Thann-Cernay est très fortement lié aussi bien par une forte proximité géographique que par une histoire commune liée à l'Industrie. Au Sud s'étend l'aire urbaine de Bâle-Saint-Louis. L'agglomération de Bâle est un des pôles majeurs du Rhin Supérieur et aussi le plus méridional. Également très liés économiquement et historiquement, Mulhouse et Bâle ont choisi de créer un aéroport binational commun l'Euroairport inauguré le 8 mai 1946 et où transite annuellement 4 millions de passagers.
Colmar est la préfecture du département du Haut-Rhin. C'est la troisième ville de la région après Strasbourg et Mulhouse par sa population, son aire urbaine dépasse les 115 000 habitants. Le conseil général du Haut-Rhin est également établi à Colmar ce qui en fait le siège administratif du Haut-Rhin tandis que Mulhouse demeure la ville la plus peuplée du département avec une aire urbaine qui regroupe près de 40 % de la population du département[112]. Colmar est une ancienne ville de la Décapole, la ligue des dix villes libres alsaciennes faisant alors partie du Saint-Empire romain germanique. La ville bénéficie d'un climat particulier propice à la culture de la vigne. Au Moyen Âge le vin alsacien était déjà l'un des plus prisés d'Europe[132]. La situation de Colmar, au centre du vignoble alsacien, proche du piémont vosgien, lui vaut le surnom de « capitale des vins d'Alsace ». La ville possède un grand nombre d'anciennes constructions typiques de l'architecture alsacienne (maisons à colombages) et de la Renaissance allemande ainsi que plusieurs églises de style gothique. Colmar s'est associée à Mulhouse pour la création de l'Université de Haute-Alsace qui est la première université de France à avoir mis en place des formations en apprentissage[133]. Le Centre de formation d'apprentis (CFA) universitaire de l'UHA est encore à l'heure actuelle un des plus importants de France. La ville abrite un des musées des beaux-arts les plus visités de France[134]: le Musée Unterlinden abritant le célèbre retable d'Issenheim. Également dans le domaine culturel, Colmar est la ville natale du créateur de la statue de la Liberté à New York, Frédéric Auguste Bartholdi et de Jean-Jacques Waltz, plus connu sous le nom de Hansi.
Haguenau est située à environ trente-cinq kilomètres au nord de Strasbourg. C’est la quatrième ville la plus peuplée d’Alsace, et la deuxième la plus peuplée du Bas-Rhin. Son nom signifie « pré au bosquet », "die Au " pouvant se traduire par « pré (ou prairie) humide ». Cette appellation est courante de part et d’autre du Rhin, notamment en plaine avant la canalisation du fleuve. La population de Haguenau intra-muros s'élève à 35 457 hab. tandis que son unité urbaine compte 57 491 habitants La ville-centre de Haguenau a la particularité d’avoir un ban communal très vaste (le plus vaste d’Alsace). Ce territoire comprend notamment la plus vaste forêt de la région[135], qui marque une réelle césure au sein de la plaine d'Alsace. De ce fait, la partie alsacienne située au nord de cette forêt est nommée l’Outre-Forêt par les Alsaciens. Haguenau est située au sud de cette forêt. La ville est fondée par Frédéric de Hohenstaufen sur l’île de la Moder. En 1164, Frédéric Ier, dit Barberousse, empereur du Saint-Empire romain germanique, rédigea la charte de Haguenau, qui octroie à la cité un certain nombre de droits et privilèges[136], et fit de la ville son lieu de résidence favori. Ville libre d’Empire à partir de 1262[137], Haguenau intègre la Décapole à sa création le 28 août 1354[138],[139] et en devient le chef-lieu.
Saint-Louis est la principale commune de la banlieue alsacienne de Bâle, située dans le département du Haut-Rhin à la frontière entre la France et la Suisse. Saint-Louis n'existe que depuis 1684, en vertu d’une ordonnance du roi Louis XIV de France. Le nom de Saint-Louis vient du nom du roi Louis IX de France. Saint-Louis fait partie de l'Eurodistrict trinational de Bâle. La partie alsacienne de l'agglomération bâloise forme le cinquième pôle urbain de la région. L'agglomération bâloise est dite tri-nationale, puisqu'outre les communes de Saint-Louis et Huningue en Alsace elle englobe également Weil-am-Rhein et Lörrach au Bade-Wurtemberg. L'Eurodistrict de Bâle compte 830 000 habitants[140]. En allemand, la région est connue sous le nom de Dreiländereck (littéralement : l'angle des trois pays), en français « District des trois frontières ». Au nord de Saint-Louis se trouve la réserve naturelle de la petite Camargue alsacienne, un vaste marais de plus de 200 hectares (dont 150 classés) géré par une association d'écologistes, de scientifiques et de naturalistes.
Les transports en Alsace sont bien développés au vu de la densité de la population mais des projets d'agrandissement sont encore à l'étude afin d'accompagner le développement de la région.
Il est à noter que le transport ferroviaire principal se fait sur une ligne nord-sud reliant Strasbourg à Saint-Louis.
L'Alsace a était la première région de France à installer un Tram-Train (Mulhouse).
Le département du Bas-Rhin est équipé d'un réseau de bus (réseau 67) qui dessert la quasi totalité des communes.
Le réseau de tramway de Strasbourg possède plus de 70 km de ligne, il est en constante extension et en 2016 il sera le premier réseau desservant la ville Allemande de Kehl avec le réseau de la ville de Bâle qui desservira la ville Alsacienne de Saint-Louis.
Les transports en bus ou tramway sont en plein développement dans les principales villes de la région (Strasbourg, Colmar, Mulhouse).
La principale autoroute, qui est gratuite (comme en Allemagne) est l'autoroute A35 qui relie Lauterbourg à Saint-Louis/Bâle en passant par Strasbourg, Sélestat, Colmar et aux abords de Mulhouse.
La région est reliée à Paris par la ligne ferroviaire à grande vitesse est-européenne depuis le 10 juin 2007. Le TGV Est européen relie Paris à Strasbourg (dont la gare a été modernisée), en 2h20. La fin du trajet se fait à vitesse normale. Certains TGV vont au-delà de Strasbourg, desservant Colmar, dont la gare a été dédoublée à l'ouest, côté vignoble, Mulhouse, Bâle, Zurich, Stuttgart, Francfort.
Le transport ou le déplacement des usagers se fait principalement sur l'autoroute gratuite A35 assurant la liaison nord-sud, de Lauterbourg à Saint-Louis/Bâle en passant par Strasbourg, Colmar et Mulhouse avec une courte portion en nationale à deux fois deux voies, dont la continuation autoroutière est à l'étude.
L'axe A4 (en direction de Paris), dense, (à péage à 20 km au nord-ouest de Strasbourg), commence à atteindre un point de saturation de même que l'axe A36 en direction de Paris-Lyon, à péage dès Burnhaupt (10 km à l'ouest de Mulhouse), gratuit jusqu'en Allemagne.
Du fait de la conception des autoroutes - comme étant à la fois des voies de transit et des voies de desserte des grandes agglomérations - qui prévalait dans les années 1970 et 1980, les villes de Strasbourg et de Mulhouse voient leur agglomération traversée par des voies autoroutières portées aujourd'hui à deux fois trois voies, et ce, à moins de dix kilomètres du centre-ville pour Strasbourg[141] et d'un kilomètre et demi pour Mulhouse. Il en résulte de fortes nuisances : principale source de pollution et saturation du trafic, notamment à Strasbourg où le trafic de l'autoroute A 35 (170 000 véhicules/jour en 2002) est l'un des plus importants de France. La traversée urbaine de l'A36 à Mulhouse provoque également des perturbations régulières de trafic, temporairement apaisées par sa transformation en deux fois trois voies. La rareté des panneaux à messages variables et des caméras de trafic (de type webcam) ne facilite pas la communication avec l'usager.
Il existe un projet de construction d'une nouvelle autoroute de deux fois deux voies qui contournerait l'agglomération strasbourgeoise par l'ouest afin de capter le trafic de transit nord-sud et de délester Strasbourg. Le tracé prévoit de relier l'échangeur de Hœrdt au nord, à Innenheim au sud. L'ouverture est prévue fin 2011 pour un trafic envisagé de 41 000 véhicules par jour. Les estimations de la DRE (maître d'ouvrage) laissent cependant planer quelques doutes sur l'intérêt d'une telle infrastructure, puisqu'elle ne capterait qu'environ 10 % du trafic de l'A35 au niveau de Strasbourg.
À cela s'ajoute la décision de l'Allemagne voisine d'imposer une taxe sur les poids-lourds empruntant son réseau autoroutier (LKW Maut). Ainsi, une partie du trafic de transit de l'A5 allemande se reporte sur le réseau alsacien, parallèle et gratuit, ce qui aggrave aujourd'hui la saturation de celui-ci. Pour tenter de remédier à cette situation, le député Yves Bur a fait adopter par l'Assemblée nationale en décembre 2005 un amendement instituant également une taxe sur les poids lourds en Alsace. Sa date d'entrée en vigueur est reportée à début 2012[142].
Quelques distances par la route depuis Mulhouse croisement A35/A36 (Sausheim - Île Napoléon) :
Quelques distances par la route depuis Strasbourg croisement A35/A4 :
Les Vosges n'étant franchissables que par le col de Saverne, la trouée de Belfort ou encore par quelques cols peu roulants, l'Alsace a besoin de se désenclaver et de se rapprocher du reste de la France. Différents projets ont été ainsi envisagés :
Cependant, le tunnel Maurice-Lemaire en direction de Saint-Dié-des-Vosges fut abandonné par le chemin de fer et est aujourd'hui destiné au trafic routier avec péage. Il a rouvert en septembre 2008 après d'importants travaux de modernisation.
Le trafic portuaire dépasse 15 millions de tonnes, dont près des deux tiers pour Strasbourg, second port fluvial français (voir Port autonome de Strasbourg). Le projet d'élargissement du canal Rhin-Rhône, destiné à relier le Rhône (et la mer Méditerranée) au réseau d'Europe centrale (Rhin, Danube, mer du Nord et mer Baltique) a finalement été abandonné en 1998 pour des raisons de coût et de dégradation des paysages, notamment dans la vallée du Doubs.
Il y a deux aéroports internationaux en Alsace. L'aéroport international Basel-Mulhouse-Freiburg est le seul aéroport parfaitement trinational au monde. Les compagnies aériennes offrent plus de 60 destinations en vol direct. L'infrastructure est capable d'accueillir 6 à 8 millions de passagers. 58 compagnies y sont présentes. L'aéroport international de Strasbourg à Entzheim est géré par la chambre de commerce et d'industrie de Strasbourg et du Bas-Rhin.
Traversée par trois EuroVelo routes
l'Alsace possède le premier réseau cyclable de France avec 2 000 kilomètres de bandes et pistes cyclables. Ce réseau se démarque par sa qualité, avec une signalétique forte, peu de pistes cyclables en bord de routes. Tous les chemins de halage des canaux d'Alsace (canal des houillères de la Sarre, canal de la Marne au Rhin, canal de la Bruche, canal du Rhône au Rhin) sont revêtus.
La faune alsacienne a beaucoup souffert de l'activité humaine notamment de la révolution industrielle. Pourtant, la région a encore récemment été le dernier refuge de nombreuses espèces aujourd'hui disparues d'Europe occidentale[143].
Le loup avait disparu de la région au début du XXe siècle. Le dernier loup a été abattu en 1908 à Hirtzbach dans le Sundgau, quelques spécimens sont encore signalés dans les Vosges en 1918 et 1919[145]. En 1994 un loup a été abattu dans les Vosges, il s'agissait vraisemblablement d'un loup domestique abandonné. Le loup est toutefois revenu naturellement dans le canton du Jura (Suisse), il y est présent depuis 2004 et a été aperçu à plusieurs reprises aux alentours de Montavon et de Coeuve[146] à quelques kilomètres de la frontière alsacienne. On s'attendait ainsi à une confirmation rapide de sa réapparition naturelle dans le Jura alsacien et les forêts sundgauviennes, ce qui devait ouvrir la possibilité de son retour ultérieur dans le massif vosgien. Il fallut attendre sept ans pour que le loup fasse officiellement son retour dans les Vosges, le 8 juillet 2011, dans le secteur du Ventron et du col du Bonhomme[144]. Le suivi hivernal 2011-2012 a confirmé l'existence de la Zone de Présence Permanente des Hautes-Vosges s'étendant sur les départements du Haut-Rhin, des Vosges et de la Haute-Saône[147]. La présence de louveteaux a été enregistrée fin août 2013, dans la partie Haut-Rhinoise du parc[148]. Les louveteaux seraient nés en mai 2013[149]. Il s'agit de la première reproduction confirmée en France en dehors des Alpes[150].
La loutre d'Europe Lutra lutra fait partie de la classe des Mammifères (Mammalia), de l’ordre des Carnivores (Carnivora), du sous-ordre des Fissipèdes (Fissipeda), de la famille des Mustélidés (Mustelidae) et de la sous-famille des Lutrinés (Lutrinae). La loutre mesure de 80 à 160 cm de long pour un poids variant de 4 à 15 kg. Les mâles sont plus longs et plus lourds que les femelles[151]. La première cause de disparition des loutres a été l’extermination massive au début du siècle dernier. Une population devenue insuffisante a alors eu du mal à se développer dans un habitat de plus en plus dégradé à la suite de l’essor économique qui suivit. La loutre est une espèce peu prolifique, elle en est d’autant plus vulnérable. Les populations se renouvellent très lentement[152]. Dès 1975, Schmitt[153] affirmait que la loutre avait disparu des rivières alsaciennes et déclarait : “ la loutre est devenue un animal légendaire, qu’on peut, à la rigueur, contempler dans certains jardins zoologiques, comme, à Bâle ”. Mais en 1979, Waechter[154] estimait qu’il restait une vingtaine d’individus dans les eaux phréatiques des forêts rhénanes. En 1982, Kempf[155] affirmait que la loutre était “ entièrement éteinte ”. Mais alors qu’on la croyait disparue, des observations (cadavres, traces, indices) ont été faites en différents endroits entre 1982 et 1987. Une prospection dans la réserve de la biosphère des Vosges du nord de 1990 a conclu à l’absence de loutre dans cette région[156]. Les rares observations rapportées jusqu’en 1994 ne permettent pas d’être optimiste ; la loutre avait certainement disparu de la région. En 1998, le Centre de Réintroduction des Cigognes et des Loutres de Hunawihr a entamé une expérience de réintroduction[157] de loutres dans les cours d’eau du Ried Centre Alsace. Six loutres ont été relâchées au cours de ce programme. Près de 10 ans plus tard, le matin du 8 décembre 2007, des chasseurs découvrent une loutre divaguant au sud de Guémar. D'après les analyses effectuées, cette loutre est probablement une descendance des loutres réintroduites. Cette découverte démontre que les paramètres environnementaux alsaciens sont acceptables pour la survie de l’espèce dans une région très peuplée et un environnement que l’on croyait peu favorable. Depuis cette découverte, les suivis de terrain ont révélé de nouveaux indices de présence sur la même aire de répartition[158]. La loutre demeure néanmoins sur la liste rouge des espèces "en danger" en Alsace.
En voie d'extinction imminente, différents plans de conservation ont permis à sa population de passer à 400 individus en 2010 contre 300 en 2009[159].
Son nom commun est grand hamster d'Europe, il est également appelé grand hamster d'Alsace ou marmotte de Strasbourg. À ne pas confondre avec le hamster doré, beaucoup plus petit et vendu en animalerie. Des fossiles de plusieurs milliers d'années ont été retrouvés dans la région.
Position de l'Union européenne : Espèce strictement protégée, la capture et la mise à mort intentionnelle est interdite tout comme la perturbation des phases critiques du cycle vital et la destruction de leurs aires de repos et de leurs sites de reproduction. L'Union européenne exige des mesures immédiates de protection mais la France tarde à les appliquer. Le comité permanent de la Convention de Berne, dédiée à la conservation de la vie sauvage, a lui-même placé la France sous surveillance pour défaut de protection de cette espèce menacée d'extinction.
L'Alsace est la seule région de France où il subsiste encore. L'espèce est actuellement menacée d'extinction dans la région, il ne reste que quelques centaines d'individus. Sa survie n'est pas assurée. Le lycée agricole d'Obernai a procédé à quelques recensements dans ses terres cultivables et essaye de le protéger.
Son habitat est essentiellement les champs de céréales, champs de légumineuses (trèfle, luzerne…) dont l'altitude est inférieure à 500 mètres. Il préfère les sols loessiques et creuse des terriers jusqu'à 2 mètres de profondeur. Il se nourrit principalement de graines, racines, fruits, insectes, mollusques et grenouilles. Le grand hamster entre en hibernation vers octobre-novembre et n'en ressort qu'en mars-avril.
Les femelles peuvent avoir jusqu'à trois portées par an.
Le lynx présent en Alsace est le lynx boréal.
L'espèce est presque deux fois plus grande que celle d'Amérique du Nord : il mesure de 60 à 70 cm à l'épaule, sa longueur est de 80 à 130 cm avec une queue de 11 à 24 cm.
De 1983 à 1993, 12 mâles et 9 femelles qui ont été relâchés.
En 2006, on estime qu'il y aurait 30 à 40 individus en Alsace, sur environ 2 000 km2 (densité : 1,5 à 2 lynx/100 km2).
La population se reconstitue très lentement. Elle semble toutefois encore fragile notamment en raison d'un braconnage persistant et des risques liés à la circulation automobile.
Animal emblématique du massif vosgien, c'est le plus gros gallinacé d'Europe.
Il est également appelé grand coq de bruyère.
Il vit principalement dans les forêts de conifères de montagnes.
La population de grands tétras régresse inexorablement en Alsace, principalement à cause de l'activité humaine.
En 2007, il ne resterait qu'une cinquantaine d'individus dans le massif vosgien.
Le chamois a été introduit dans les Vosges dans les années 1950, bien qu'il n'y ait aucune preuve de présence antérieure du chamois dans ce massif. Il a toutefois été prouvé qu'il était présent en Forêt-Noire. Quelques individus vivant en hardes ont également fait leur apparition depuis la fin des années 1990 dans le Jura alsacien, sans doute en provenance de la Suisse toute proche.
Les mâles adultes mesurent entre 100 et 135 cm du museau à la queue, entre 67 et 85 cm de haut au garrot. Leur poids est compris entre 22 et 62 kg. Les femelles leur sont presque toujours inférieures en poids et en taille. Ces animaux atteignent leur poids maximal en automne, alors qu’ils ont accumulé des réserves durant l’été. À la fin de l’hiver, le poids des chamois peut avoir diminué de moitié.
Le Cerf élaphe présent en Alsace peut atteindre une longueur totale de 2,4 mètres pour 1,20 mètre au garrot et un poids de 250 kilogrammes. Le poids des animaux se stabilise vers l'âge de 3-4 ans chez la femelle (appelée la biche) et 6-7 ans chez le mâle.
La coloration du pelage varie fortement selon les saisons, l'âge et le sexe : d'une teinte brun-roux en été et gris-brun en hiver ; le mâle a généralement un pelage plus sombre que la femelle. La mue intervient deux fois par an, en avril-mai puis en septembre-octobre.
Il habite les grands massifs forestiers et peut se déplacer sur de longues distances. C'est une espèce crépusculaire et nocturne. Le rut intervient à la fin de l'été ou au début de l'automne et dure environ 1 mois mais on peut encore entendre bramer des cerfs jusqu'à mi-novembre. En cas de rencontre avec un autre mâle, après une phase d'intimidation, les deux adversaires vont mener un combat très violent durant lequel ils se projettent la tête en avant l'un contre l'autre dans le but de déséquilibrer l'adversaire. Le cerf dominant, qui a éliminé ses concurrents, peut ainsi s'accoupler avec 10 à 30 biches.
Le cerf élaphe est herbivore.
L'Alsace a de longue date été reconnue pour la richesse de sa faune d'invertébrés et notamment entomologique. Ainsi dès 1831[160], de nombreuses études de recensement des différentes espèces d'insectes alsaciens ont été publiées au fil des années par les entomologistes, dans diverses revues nationales et locales comme le Bulletin de l'Association Philomathique d'Alsace et de Lorraine, Le Bulletin de la Société d'Histoire Naturelle de Colmar, le Bulletin de la Société Entomologique de Mulhouse[161], le Bulletin de la Société Industrielle de Mulhouse, le Bulletin de la Société Entomologique de France… Plusieurs associations et sociétés savantes[162], dont la SEM qui est centenaire, sont actives. Le nombre d'espèces d'insectes dépasse largement celui des vertébrés, des plantes et autres organismes, ainsi en Alsace on peut estimer cette biodiversité à 4.700[163]-5.000 espèces de coléoptères, 2.250 de lépidoptères (papillons)[164], 2.000 d'hyménoptères (guêpes, abeilles, fourmis), 1.500 de diptères (mouches), 1.000 d'hémiptères (punaises) et d'homoptères (pucerons, cicadelles) auxquels s'ajoutent quelques ordres moins numériques : 60 orthoptères (grillons, criquets, sauterelles…), 65 odonates (libellules) et une série comptant moins d'espèces : dermaptères (perce-oreilles), siphonaptères (puces), mécoptères (mouche-scorpions)… Une première liste des fourmis d'Alsace a été établie et publiée en 2009[165]. Pour d'autres ordres, beaucoup de travail reste à accomplir tant il existe d'espèces dont l'identification nécessite un échantillonnage et une rigueur scientifique. En 2011, la Société Alsacienne d'Entomologie a achevé la publication de sa série de 18 atlas[166] de cartographie faunistique de l'ordre plus important numériquement à savoir celui des coléoptères ; une opération débutée en 1980 et totalisant 105 000 données (1 date, 1 lieu, 1 espèce), correspondant à plus de 4 000 espèces et environ 1 000 000 identifications de spécimens. En 2009, le prix de la Société entomologique de France a été décerné à deux entomologistes alsaciens de la SAE pour leurs travaux[167].
Côtoyant la classe des insectes, d'autres invertébrés sont évidemment présents : crustacés, arachnides, annélides, mollusques… Belgrandia gfrast est une espèce d'escargot nain à opercule endémique de l'Alsace, plus précisément de la réserve naturelle de la petite Camargue alsacienne. Elle fut découverte en 2000 par des chercheurs de l'Université de Bâle. Cet escargot ne mesure qu'1,8 millimètre et ne vit nulle part ailleurs dans le Monde[168].
La variété alsacienne[169] est utilisée à des fins textiles et d'isolation. Cette variété possède un très faible taux de tétrahydrocannabinol (THC) et n'est pas destinée à être fumée. La France est le second producteur mondial de chanvre derrière la Chine et c'est l'une des filières vertes qui pourraient être soutenues en France. En 2008, en France, le taux de THC devrait être inférieur à 0,2 % conformément à la réglementation européenne (règlement CE no 1782/2003 du Conseil du 29/09/2003 modifié, règlement CE no 796/2004 de la Commission du 21/04/2004 modifié). Les variétés éligibles sont inscrites en annexe 2 du règlement 796/2004 modifié.
Le chanvre cultivé alsacien était connu jadis pour sa hauteur[170] et la résistance de sa fibre[171] après avoir considérablement décru durant le XXe siècle, le chanvre cultivé retrouve un second souffle en Alsace avec la prise de conscience écologique et le développement des matériaux d'isolation. Le chanvre possède en effet des capacités isolantes plus qu'intéressantes compte tenu de son coût de production.
La région Alsace mène actuellement une politique d'incitation au développement de cette filière prometteuse[172].
Tous les ans le village de Storckensohn organise début avril une fête du chanvre baptisée Festi'chanvre.
L’Alsace est une des régions potentiellement propices à la géothermie profonde, en raison d'un sous-sol composé de roches fracturées situées à 5 000 mètres de profondeur où de l'eau injectée peut atteindre 200 °C[173], mais avec des risques de micro-séismes induits et d'entartrage des installations et de colmatage des fissures qui peuvent rendre nécessaire des techniques de fracturation hydraulique et « chimique » controversées. Un projet européen de recherche, à Soultz-sous-Forêts a visé durant 20 ans à développer une nouvelle forme de géothermie[174], opérationnelle depuis 2008, tandis qu'un projet suisse semblable « Deep Heat Mining Basel (en) » (forage également à 5 km de profondeur, situé près de la frontière) a été abandonné par précaution après que l'injection profonde d'eau sous pression a déclenché une série de secousses sismiques (36 petits séismes en quelques jours dont cinq ont atteint une magnitude de 2 à 2,7 sur l'échelle de Richter[175], les microséismes s'étant poursuivis après l'arrêt de l'injection d'eau pour atteindre une centaine d'évènements, alors que la région est connue pour son risque sismique (ville presque entièrement détruite en 1356[175]).
L'Alsace est l'une des régions où l'on produit le plus d'électricité issue de l'énergie hydraulique. Avec une puissance installée de 1 407 MW et une production nette d'électricité de 7 041 GWh par année, elle se classe dans les 4 premières régions de France[176]. Les 7 milliards de kWh produits représentent deux tiers de l’électricité consommée en Alsace. La production des centrales hydrauliques est comparable à celle de la centrale nucléaire de Fessenheim qui a fourni l’an dernier 9,5 milliards kWh avec une capacité de 1 800 MW (deux réacteurs de 900 MW). Il y a dix centrales hydroélectriques d’EDF installées au fil de l’eau sur le Rhin, couvrant une distance de 166 km et un dénivelé de 121 m entre la frontière suisse et Lauterbourg.
L'Alsace est une région très urbanisée et intensivement cultivée. De nombreux habitats y sont devenus semi-naturels mais abritent encore une biodiversité significative. Le Conservatoire des sites, la DIREN (devenue DREAL) et les collectivités travaillent depuis les années 1990 à la restauration d'une trame verte (devenue trame verte et bleue, puis traduite à la suite du Grenelle de l'environnement et des lois Grenelle en un Schéma régional de cohérence écologique (SRCE), et au suivi d'indicateurs de la biodiversité[177].
Dans les années 2000, à cause de la périurbanisation, la région perd annuellement 625 ha/an de terres, ce qui contribue à l'artificialisation du paysage et à sa fragmentation écologique ; 35 % des espèces et 75 % des habitats sont menacés malgré 2,5 M€ attribués à 70 actions (à la date d'octobre 2012) en faveur de la restauration écologique de la biodiversité, soutenue par la région, avec l'aide des conseils généraux, communes, de l'Agence de l'eau. Trois réserves naturelles régionales ont été créées en 2012 (Réserve naturelle de la Colline du Bastberg à Bouxwiller, réserve naturelle de la forêt Hartwald à Heiteren, Réserve naturelle du Marais et landes du Rothmoos à Wittelsheim). Un appel à projet de 2012 intitulé « Trame verte en milieu urbanisé » soutient 5 projets de renaturation (quartier Bourgfelden de Saint-Louis, parc écologique de Staffelfelden, parc de détente familiale à Wittenheim, Zac des Portes de l’Ackerland à Ittenheim et aménagement du secteur des Binsen à Oberhoffen-sur-Moder)[178].
La région est dotée d'un équipement hospitalier et de recherche en santé, de hauts niveaux. Néanmoins, si le nombre de morts par traumatismes externes y est le plus faible de France, l'espérance de vie y était encore au début des années 2000 parmi les plus basses de France métropolitaine. L’Alsace est la quatrième région où l’espérance de vie des femmes est la plus basse (avec 82,4 ans en moyenne pour les femmes) après la Lorraine, la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais, et l'Alsace est en dernière position en France métropolitaine (moyenne de 75,7 ans) pour les hommes en 2002 (peut-être en raison d'une nourriture traditionnellement très riche en viandes, sauces et alcools). Mais la différence avec la moyenne nationale tend à diminuer constatait l'INSEE au début des années 2000. Ainsi, à structure par âge identique, le taux de mortalité a baissé de 20 % en 10 ans (1989-1999). La probabilité de ne pas vivre vieux est nettement plus élevée pour les ouvriers : entre 20 et 59 ans, le taux de mortalité masculin des ouvriers est 4 fois plus élevé que celui des cadres rappelle l'INSEE. Des causes environnementales semblent également exister (passif industriel localement, périurbanisation, circulation et agriculture intensive source de pollutions qui peuvent stagner dans les vallées), car comme le note l'INSEE, d'un point de vue statistique : « les personnes nées en Alsace mais ayant quitté la région vivent plus longtemps »… Les cancers, qui sont la seconde cause régionale de mortalité (34 % des décès masculins, 23 % des décès féminins), sont proportionnellement plus nombreux en Alsace que pour l’ensemble du territoire métropolitain, et si la mortalité est stabilisée grâce aux progrès de la médecine, le nombre de cas augmente régulièrement. La première cause de mortalité est les affections cardio-vasculaires (36 % des décès féminins et 29 % des décès masculins de 1998 à 2000), ce qui positionne l'Alsace juste derrière le Nord-Pas-de-Calais pour les records en termes de maladies de l’appareil circulatoire[179].
L'université de Strasbourg (UdS), l'université de Mulhouse-Colmar, l'université de Bâle, l'université de Fribourg et le Karlsruhe Institut für Technologie, forment la Confédération européenne des universités du Rhin supérieur (réseau EUCOR), depuis 1989, le réseau possède un secrétariat permanent installé à Strasbourg. Ensemble, ces universités cherchent à consolider leur stature internationale.
L'Université de Strasbourg est l'héritière du Gymnase fondé par le pédagogue Johannes Sturm en 1538, qui attira grâce à ses nouvelles méthodes pédagogiques de nombreux étudiants et professeurs célèbres comme Jean Calvin. Le Gymnase devient une université luthérienne en 1621, qui devient française après le rattachement de Strasbourg au Royaume de France en 1681. De nombreuses personnalités françaises et allemandes se croisèrent dans ses murs durant le XVIIIe siècle et le XIXe siècle, on peut citer entre autres Goethe qui y étudia mais aussi Louis Pasteur, Fustel de Coulanges et Alphonse Laveran (1er prix Nobel de physiologie ou médecine français) qui y enseignèrent. L'annexion de l'Alsace-Lorraine par l'Empire allemand marque une nouvelle période faste pour l'université, l'empereur Guillaume Ier d'Allemagne va faire de la Kaiser-Wilhelm-Universität une vitrine de son nouvel empire. Il va doter l'université de Strasbourg d'un nouveau campus comprenant la Palais Universitaire, des musées, un jardin botanique et plusieurs autres bâtiments. Dont la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, une des premières bibliothèques universitaires de l'époque, qui est aujourd'hui la deuxième française en nombre d'ouvrages. L'université va dès lors accueillir de brillants étudiants et professeurs venus de toute l'Allemagne dont le prix Nobel de physique Wilhelm Röntgen, qui découvrit les rayons X. Le retour à la France, en 1919, va être marqué par la création de l'école des Annales (1929), par les historiens Lucien Febvre et Marc Bloch qui fut fusillé par la Gestapo pour acte de résistance. Après la Seconde Guerre mondiale, l'université est marquée par la reconstruction et le boom du nombre d'étudiants. Elle va s'étendre en créant le campus Central de Strasbourg, les campus de Cronenbourg et d'Illkirch. Comme les autres universités françaises, elle va être scindée en trois : université Louis-Pasteur (ULP), université Marc-Bloch (UMB) et université Robert-Schuman (URS) à la suite des évènements de mai 68. L'époque qui suivra sera entre autres marquée par le prix Nobel de chimie 1987 de Jean-Marie Lehn, professeur à l'ULP. Le XXIe siècle va être celui de la réunification, les trois universités strasbourgeoises ont ainsi fusionné le 1er janvier 2009 pour former l'université de Strasbourg.
Aujourd'hui, l'université compte près de 42 000 étudiants (dont 21 % d'étudiants étrangers), 6 045 membres du personnel, 38 composantes (unités de formation et de recherche, facultés, écoles, instituts) et 77 unités de recherche. Elle est à l'heure actuelle la plus grande université de France en nombre d'étudiants et est une des meilleures universités françaises. Selon le classement de Shanghai, elle est située entre la 101e et la 150e place mondiale en 2009 et 2010[181] et est classée, en 2010 à la quatrième place des universités françaises à égalité avec l'université Paris VII - Diderot, étant ainsi la première université française de province. Elle est particulièrement bien classée dans le domaine de la chimie où elle est située à la quatorzième place mondiale (première université française dans ce domaine)[181], mais aussi dans celui des mathématiques à la 77e place mondiale[181]. Sa consolidation se prolongera jusqu'en 2012.
Répartie sur trois campus : le campus de Colmar, réparti sur les sites Grillenbreit et Bipôle et les deux campus de Mulhouse, le campus de l'Illberg et le tout nouveau campus de La Fonderie.
L'UHA comprend différentes écoles d'ingénieurs, plusieurs facultés et autres organismes de formation dont :
Seul l'IUT de Colmar a ses instances dirigeantes à Colmar ; cependant, de nombreuses formations dont le siège des établissements est à Mulhouse se déroulent à Colmar. On peut citer par exemple la FSESJ, où une spécialisation dans le département Gestion-Commerce a été intelligemment opérée. Les formations et parcours plus orientés « commerce » sont à Colmar, ceux plus orientés « gestion » sont à Mulhouse et de nombreuses passerelles et synergies existent entre les deux de manière à offrir la meilleure adaptabilité possible.
Elles sont dix dont huit dans le Bas-Rhin à Strasbourg, et deux dans le Haut-Rhin à Mulhouse. Elles sont réunies sous l'effigie de l'association Alsace Tech, afin d'accroître leur visibilité à travers une identité commune, aux niveaux national et international. Les dix grandes écoles d'ingénieurs formant ce réseau sont l'INSA de Strasbourg (Institut national des sciences appliquées de Strasbourg), l'ECPM (École européenne de chimie, polymères et matériaux de Strasbourg), l'ENGEES (École nationale du génie de l'eau et de l'environnement), l'ENSCMu (École nationale supérieure de chimie de Mulhouse), l'ENSISA (École nationale supérieure d'ingénieurs sud Alsace), l'ENSPS (École nationale supérieure de physique de Strasbourg), l'EOST (École et observatoire des sciences de la terre), l'ESBS (École supérieure de biotechnologie de Strasbourg), l'ECAM Strasbourg Europe (École catholique des arts et métiers), et l'EM Strasbourg (École de management Strasbourg).
Les eurodistricts sont des entités administratives européennes regroupant des agglomérations urbaines situées de part et d'autre des frontières allemande, française et suisse. La France compte cinq eurodistricts, trois se trouvent en Alsace, dont l'unique eurodistrict trinational français.
Les eurodistricts offrent un cadre à la coopération (par exemple en matière de transport, éducation, culture, santé, voirie et infrastructures, distribution d'eau, etc.) voire à l'intégration des communes qui le constituent.
C'est un peu l'équivalent européen des communautés urbaines.
L'Alsace développe, via des accords[182], des relations étroites avec les régions suivantes :