1710, France royale, Louis XIV. Pièce d'écu d'argent (avec trois couronnes). Année de frappe : 1710 Valeur nominale : Écu (avec trois couronnes) Références : Davenport 1324, KM-386.3. Poids : 30,31 g Diamètre : 42 mm Matériau : Argent Avers : Buste en courrier du Roi Soleil – Louis XIV à droite. Légende : LVD . XIIII . D . G . - . FR . ET . NAV . REX Revers : Soleil illuminé au-dessus de trois couronnes royales (séparées par des symboles lis) autour de la lettre d'atelier ©. Légende : SIT . NOMEN . DOMINI . BENEDICTVM (marque privée) I7I0 (soleil) Louis XIV (5 septembre 1638 – 1er septembre 1715) a régné comme roi de France et de Navarre. Il monta sur le trône quelques mois avant son cinquième anniversaire, mais ne prit réellement le contrôle du gouvernement qu'à la mort de son Premier ministre, le cardinal italien Jules Mazarin, en 1661. Louis resta sur le trône jusqu'à sa mort en septembre 1715, quatre jours avant son soixante-dix-septième anniversaire. Son règne dura soixante-douze ans, trois mois et dix-huit jours, le plus long jamais enregistré pour un monarque européen. Louis XIV est communément appelé le Roi Soleil. Louis XVI croyait au droit divin des rois, une théorie qui trouva l'une de ses expressions les plus classiques dans « Des devoirs des rois », un sermon prononcé par Jacques-Bénigne Bossuet en sa présence en 1662. (Louis XVI fut si impressionné par Bossuet qu'en 1670, il le nomma précepteur de son fils et héritier.) Pendant une grande partie du règne de Louis XVI, la France resta la première puissance européenne, engagée dans trois guerres majeures : la guerre de Hollande, la guerre de la Ligue d'Augsbourg et la guerre de Succession d'Espagne, ainsi que dans deux conflits mineurs : la guerre de Dévolution et la guerre des Réunions. Parmi les hommes qui occupèrent une place importante dans la vie politique et militaire française de cette période figurent Mazarin, Nicolas Fouquet, Jean-Baptiste Colbert, Michel Le Tellier, son fils Louvois, le Grand Condé, Turenne, Vauban, Villars et Tourville. La culture française connut également un essor à cette époque, donnant naissance à de nombreuses figures de renom, parmi lesquelles Molière, Racine, Boileau, La Fontaine, Lully, Le Brun, Rigaud, Louis Le Vau, Jules Hardouin-Mansart, Claude Perrault et Le Nôtre. Louis XIV poursuivit l'œuvre de ses prédécesseurs pour créer un État centralisé gouverné depuis la capitale afin de balayer les vestiges du féodalisme qui persistaient dans certaines régions de France. Il réussit à briser le pouvoir de la noblesse provinciale, dont une grande partie s'était révoltée pendant sa minorité, et força de nombreux nobles influents à vivre avec lui dans son somptueux château de Versailles. De ce fait, il fut longtemps considéré comme l'archétype du monarque absolu de l'Europe moderne. Louis aurait déclaré sur son lit de mort : « Je m'en vais, mais l'État demeurera toujours. » Un membre de la Maison de France fut placé sur le trône d'Espagne par Louis XIV, mettant ainsi fin à la menace séculaire qui pesait sur cette partie de l'Europe depuis l'époque de Charles Quint. La Maison de Bourbon conserva la couronne d'Espagne jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, mais connut plusieurs renversements et restaurations après 1808. Néanmoins, à ce jour, le monarque espagnol descend de Louis XIV. Les nombreuses guerres de Louis XIV ruinèrent l'État (même si la France s'en remit en quelques années), le forçant à contracter d'importantes dettes auprès de divers financiers et à lever des impôts plus élevés sur les paysans, la noblesse et le clergé étant exemptés de ces impôts et de contributions aux fonds publics. Il faut cependant souligner que c'est l'État, et non le pays, qui fut appauvri. La richesse et la prospérité de la France, dans son ensemble, se retrouvent dans les Lettres persanes, roman épistolaire satirique du penseur et commentateur social et politique Montesquieu. Bien que l'œuvre se moque et ridiculise la vie politique, culturelle et sociale française, elle dépeint et décrit également la richesse, l'élégance et l'opulence de la France entre la fin de la guerre de Succession d'Espagne et la mort de Louis XIV. Dans l'ensemble, néanmoins, Louis XIV a renforcé le pouvoir de la Couronne par rapport aux élites féodales traditionnelles, marquant le début de l'ère de l'État moderne, et a placé la France dans une position prédominante et prééminente en Europe, lui donnant dix nouvelles provinces et un empire d'outre-mer, ainsi qu'une influence culturelle et linguistique dans toute l'Europe. Malgré plusieurs grandes alliances européennes qui s'opposaient à lui, il a continué à triompher et à accroître le territoire, la puissance et l'influence de la France. À la suite de ces victoires militaires ainsi que de ses réalisations culturelles, l'Europe admirerait la France, sa puissance, sa culture, ses exportations, ses valeurs et son mode de vie. La langue française deviendrait la lingua franca de toute l'élite européenne aussi loin que la Russie des Romanov ; divers princes allemands chercheraient à copier son mode de vie à leurs dépens. L'Europe des Lumières s'inspirait du règne de Louis XIV, étudiant son utilisation stratégique du pouvoir, imitant son élégance et admirant ses succès. Saint-Simon, qui se sentait offensé par Louis XIV, formulait l'analyse suivante.
« Il n'y avait rien qu'il aimait autant que la flatterie, ou, pour le dire plus clairement, l'adulation ; plus elle était grossière et maladroite, plus il la savourait... Sa vanité, qui était perpétuellement nourrie – car même les prédicateurs avaient l'habitude de le louer en face du haut de la chaire – était la cause de l'agrandissement de ses ministres ».
Cependant, même le philosophe allemand Leibniz, protestant et peu enclin à la flatterie, pouvait le qualifier de « l'un des plus grands rois qui aient jamais existé » ; et Napoléon, peu enclin aux Bourbons, décrirait Louis XIV comme « le seul roi de France digne de ce nom » et « un grand roi ». Voltaire, apôtre des Lumières, le comparait à Auguste et qualifiait son règne d'« âge éternellement mémorable », qualifiant l'époque de Louis XIV de « Grand Siècle ». Il est également considéré comme l'un des plus grands souverains du XVIIe siècle, aux côtés de l'empereur Kangxi de l'empire Qing et de Pierre Ier de Russie tsariste.