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1624, Saxe-Old-Gotha, Jean Casimir et Jean Ernest. Pièce de thaler en argent.
Année de frappe : 1624
Lieu de frappe : Saalfeld
Dénomination : Thaler
Souverains (ducs) : Jean Casimir et Jean Ernest II.
Maître de la Monnaie : Wolf Albrecht « le Jeune » (WA)
Référence : Davenport 7431, KM-93Poids : 28,28 g
Diamètre : 44 mm
Matériau : Argent
Avers : Bustes mi-longs, cuirassés et drapés, de Jean-Casimir de Saxe-Cobourg, tenant le bâton de commandement de la main droite. Casque à plumet à droite. Date (16-24) et devise (FRID ERNEHRT = « La paix nourrit… ») dans les champs au-dessus. Blason de Saxe surmonté d'un globe en croix. Huit blasons divisant la légende autour.
Légende : D:G IO – CASI – ET . IO-ERNE-D SAX-IV. CL-ET. M - * (orbe en croix) *
Revers : Bustes mi-longs, cuirassés et drapés, de Jean-Ernest de Saxe-Eisenach à gauche, tenant un casque à plumet de la main droite. Deux écussons et la devise (VNFRIED VERZEHRT = « L'agitation consume »), suivis des initiales du maître de la monnaie (WA) dans un champ. Huit écussons divisant la légende autour.
Légende : * LAN – THV – MAR – MIS – COM – M . ET – RA . D – IN . R
Jean-Casimir de Saxe-Cobourg (Gotha, 12 juin 1564 – Cobourg, 16 juillet 1633) était le duc de Saxe-Cobourg. Il descendait de la branche Ernestine de la maison de Wettin. Sous son règne, la ville de résidence de Cobourg prospéra, avec la construction de nombreux édifices Renaissance qui subsistent encore aujourd'hui.
Jean-Casimir naquit au château de Grimmenstein à Gotha le 12 juin 1564. Il était le cadet des trois fils du duc Jean-Frédéric II de Saxe et de son épouse, la comtesse palatine Élisabeth de Simmern-Sponheim. Suite aux sanctions du Saint-Empire romain germanique (Reichsexekution) contre Gotha, son père perdit ses domaines et sa liberté le 15 avril 1567. Jean-Casimir vécut ensuite avec ses frères, Frédéric-Henri (décédé en 1572 à l'âge de 11 ans) et Jean-Ernest et leur mère, d'abord à Eisenach, puis à la cour de son oncle Jean-Guillaume, tuteur des enfants, à Weimar, et enfin à Eisenberg, en Thuringe. En 1570, la Diète de Spire rétablit les droits et privilèges de leur père. Deux ans plus tard, à l'été 1572, leur mère partit en Autriche pour rejoindre son mari en captivité. Quelques mois plus tard, le 6 novembre 1572, ses deux fils se virent attribuer par la division d'Erfurt la principauté de Saxe-Cobourg-Eisenach. Cette principauté comprenait les régions sud et ouest de la Thuringe, dont les villes d'Eisenach, Gotha et Hildburghausen. Les tuteurs des enfants étaient également Jean-Georges, électeur de Brandebourg (depuis 1578, margrave Georges-Frédéric de Brandebourg-Anspach) et le grand-père paternel, Frédéric III, électeur du Palatinat, également ennemi de son père, Auguste, électeur de Saxe, qui supervisa l'éducation de Jean-Casimir ainsi que la régence de la nouvelle principauté à Cobourg. Jean Casimir et son frère s'installèrent à Cobourg le 5 décembre 1572. Ses tuteurs souscrivirent au nom de Jean Casimir la Formule de Concorde (Konkordienformel) de 1577 et le Livre de Concorde (Konkordienbuch) de 1580, les deux déclarations faisant autorité de la foi luthérienne.
Entre 1578 et 1581, Jean-Casimir étudia à l'université de Leipzig. Le 6 mai 1584, il se fiança, sans le consentement de son père, avec Anne, fille d'Auguste de Saxe, qu'il épousa le 16 janvier 1586 à Dresde. Ce n'est qu'après la mort de l'électeur Auguste de Saxe, le 11 février 1586, que le duc Jean-Casimir, alors âgé de 22 ans, put prendre en charge, avec son frère Jean-Ernest, le gouvernement de sa principauté.
En 1596 les frères divisèrent leur Principauté en deux. Jean Ernest reçut la Principauté de Saxe-Eisenach et Casimir continua de régner seul à Cobourg. Ses domaines étaient composés des districts de Cobourg avec les subdivisions de Lauter, Rodach et Gestungshausen bei Sonnefeld, Heldburg avec une subdivision de Hildburghausen, Römhild, Eisfeld, Schalkau, Sonneberg, Neustadt, Neuhaus, Mönchröden et Sonnefeld.
Sous Jean Casimir, Cobourg, sa ville de résidence, connut son premier apogée culturelle grâce à un essor de la construction. Le château d'Ehrenburg fut reconstruit dans le style Renaissance et devint le Stadtschloss (château de ville). L'ancien château de Callenberg fut agrandi pour devenir un pavillon de chasse ; sa chapelle fut consacrée en 1618, premier sanctuaire protestant du pays de Cobourg. La Veste Cobourg fut transformée en forteresse ducale, et l'arsenal ainsi que les bâtiments gouvernementaux (Stadthaus) furent reconstruits sur la Marktplatz (place du Marché). Le chœur de la Morizkirche fut doté par Jean Casimir en 1598, en l'honneur de ses parents, d'une immense épitaphe Renaissance : un monument en albâtre de 12 mètres de haut orné d'une riche série de sculptures. Il fonda également le Gymnasium Casimirianum, agrandit la bibliothèque du château pour y inclure les collections de livres qu'il avait héritées et, en 1603, engagea le compositeur Melchior Franck comme maître de chapelle (maître de musique de la cour). La maison de la cour compta, pendant un temps, 213 personnes et 130 chevaux.
Politiquement, Jean Casimir réussit à soumettre la Reichsritterschaft (Communauté des Chevaliers Impériaux) à sa souveraineté en garantissant la juridiction sur leurs domaines ruraux. Il promulgua l'ordre d'établir l'Église luthérienne d'État, le duc étant le summus episcopus (en latin, « évêque suprême »), une tactique adoptée plus tard par de nombreux États de Thuringe. Seule autorité suprême de la justice et de la religion dans la Principauté, il fit construire à Cobourg en 1589 un Hofgericht (Tribunal spécial pour la noblesse), un Appellationsrat (Cour d'appel), un Schöppenstuhl (Cour de justice) et, en 1593, il ajouta un consistoire pour l'Église luthérienne, qui couvrait également la Saxe-Weimar mais restait à Iéna.
Surtout, il bâtit, comme noyau de son gouvernement de Cobourg, un appareil administratif qui subsista après sa mort et survécut à de nombreux bouleversements politiques. Le duc Casimir parvint à rester neutre pendant la guerre de Trente Ans jusqu'en 1631. Après avoir rejoint le camp protestant sous la Suède, les troupes impériales et bavaroises, commandées par Wallenstein, occupèrent Cobourg et assiégèrent sans succès la Veste en 1632.
Durant son règne, les procès de sorcières et les bûchers atteignirent leur apogée. Il autorisa 178 procès de sorcières. En 1593, le duc Jean-Casimir divorça de sa première femme pour adultère et la retint captive jusqu'à sa mort à la Veste. En 1599, il épousa Marguerite, fille de Guillaume, duc de Brunswick-Lunebourg. Jean mourut à Cobourg le 16 juillet 1633. N'ayant pas d'enfants, son héritage échoit à son frère Jean-Ernest de Saxe-Eisenach.
Il est enterré à l'église Morizkirche de Cobourg. Son cercueil repose dans la crypte sous l'église.
Johann Ernst de Saxe-Eisenach (Gotha, 9 juillet 1566 – Eisenach, 23 octobre 1638), était duc de Saxe-Eisenach et plus tard de Saxe-Cobourg.
Il était le quatrième (mais deuxième survivant) et le plus jeune fils de Jean-Frédéric II, duc de Saxe et de la comtesse palatine Élisabeth de Simmern-Sponheim.
Son grand-père, Jean-Frédéric Ier, détenait encore le titre d'électeur de Saxe, mais après la bataille de Mühlberg, il le perdit au profit de son cousin Maurice, de la lignée des Albertins. Son père tenta alors de reconquérir le titre d'électeur pour la lignée des Ernestins. À cette fin, il accepta un chevalier hors-la-loi, Guillaume de Grumbach, ce qui finit par susciter la colère de l'empereur. Un an seulement après sa naissance, le château de son père à Gotha fut assiégé par les troupes de l'électeur Auguste de Saxe et finalement conquis. Son père passa le reste de sa vie en prison impériale. Sa mère, Jean-Ernest, et ses frères aînés durent fuir Gotha. Ils furent d'abord admis auprès de son oncle, le duc Jean-Guillaume de Saxe-Weimar, qui assuma également la tutelle des princes. Parallèlement, l'empereur lui accorda les terres de son frère Jean-Frédéric II. Après un court séjour à Weimar, Johann Ernst, ainsi que sa mère et ses frères, vécurent à Eisenach et Eisenberg.
Plus tard, son oncle Jean-Guillaume de Saxe-Weimar perdit la faveur impériale. Lors de la Diète de Spire (1570), l'empereur décida de restituer aux trois fils de Jean-Frédéric II leurs droits héréditaires. En 1572, son frère aîné Frédéric-Henri mourut du typhus. La même année, par le partage d'Erfurt, la Diète de Spire décida : les terres de son père furent à nouveau soustraites au duché de Saxe-Weimar, et le nouveau duché de Saxe-Cobourg-Eisenach fut créé. Jean-Ernest et son frère aîné survivant, Jean-Casimir, furent nommés souverains du nouveau pays. Durant leur minorité, les terres furent sous la tutelle des trois princes électeurs : Frédéric III du Palatinat (également son grand-père maternel), Jean-Georges de Brandebourg et Auguste de Saxe ; ils assumèrent également la régence de Saxe-Cobourg-Eisenach.
La duchesse Élisabeth s'installa en Autriche, où elle devait vivre à l'avenir auprès de son mari, toujours prisonnier impérial. Les deux jeunes princes, Jean-Casimir et Jean-Ernest, s'installèrent à Cobourg, future résidence de sa nouvelle principauté. À seulement six ans, Jean-Casimir fut définitivement séparé de ses parents et confié à l'éducation de personnes étrangères. Dès 1578, il fréquentait l'université de Leipzig avec son frère. En 1586, après le mariage de son frère avec Anne de Saxe, fille de l'électeur Auguste, la tutelle fut finalisée et Jean-Casimir commença, avec son frère, le règne indépendant de Saxe-Cobourg-Eisenach. Jean-Casimir et Jean-Ernest gouvernèrent ensemble la principauté pendant les dix années suivantes ; cependant, Jean-Casimir, frère aîné, assuma la responsabilité principale du gouvernement. Afin de bénéficier d'une résidence séparée de celle de son frère, Johann Ernst s'établit dans la petite ville de Marksuhl en 1587. Dès 1590, Johann Ernst se retira du gouvernement du duché, convenant avec son frère que celui-ci gouvernerait seul le duché pendant cinq ans. Une fois ce délai écoulé, il conclut finalement (en 1596) avec son frère un nouveau traité de division. Le duché de Saxe-Eisenach fut pris par Johann Ernst comme principauté indépendante, séparée de la Saxe-Cobourg, qui resta sous la domination de Johann Casimir. Ainsi, pour la première fois de son histoire, Saxe-Eisenach obtint sa propre unité politique indépendante au sein du Saint-Empire romain germanique. Durant sa première année de règne, Johann Ernst résidait encore à Marksuhl, car Eisenach, la nouvelle capitale de son pays, était habitée et ce n'est qu'avec l'établissement de sa résidence officielle que les citoyens commencèrent à s'y installer.
En 1598, Jean-Ernest créa pour son duché son propre Landesregierung (gouvernement d'État) et un Konsistorium (consistoire). En 1633, son frère, le duc Jean-Casimir de Saxe-Cobourg, mourut sans descendance. En conséquence, Jean-Ernest hérita de la Saxe-Cobourg et, jusqu'à sa mort, il gouverna les deux pays en union personnelle, tout en conservant sa résidence à Eisenach.