1799, Mantoue (sous Napoléon). Soldo "di Milano" Pièce Année de frappe : 1799 Référence : Pagani 259, KM-275. Valeur : Soldo (monnaie moulée, fabriquée pendant le siège de Mantoue par les forces russes et autrichiennes en 1799) Matériau : Bronze (alliage de cuivre et de plomb) Diamètre : 28 mm Poids : 13,4 g Avers : Faisceau surmonté d'un bonnet de la liberté dans une couronne. Légende : ASSEDIO . D – I . MANTOVA. Revers : Inscription en quatre lignes (UN SOLDO DI MILAN) dans un cercle de pastilles. Le siège de Mantoue (1799) fut une opération de quatre mois menée par l'armée autrichienne pour regagner une présence dans le nord de l'Italie après avoir été exclue de cette région par Napoléon Bonaparte lors du siège français de Mantoue en 1797. En avril 1799, les Autrichiens mirent en place un blocus militaire autour de Mantoue dans le cadre de la guerre de la Seconde Coalition avec l'intention d'affaiblir les Français par attrition. Alors que la diminution des approvisionnements alimentaires et les pertes affaiblissaient l'armée française, les Autrichiens reçurent des renforts et attaquèrent le 4 juillet 1799. À la fin du mois, les Français acceptèrent de se rendre. En 1799, la forteresse de Mantoue sur la rivière Mincio dans le nord de l'Italie était en mauvais état. La forteresse était commandée par le vicomte lieutenant général François-Philippe de Foissac-Latour (1750-1804) et comptait une garnison de 10 000 hommes, dont des unités françaises, polonaises (légionnaires polonais du général Józef Wielhorski), italiennes (République d'Albe et République cisalpine), suisses et allemandes. Dès le début de sa mission, Foissac-Latour, ingénieur, était convaincu que la forteresse serait indéfendable en cas de siège sérieux. En avril, les forces autrichiennes s'approchèrent de Mantoue et commencèrent leur siège. Au début, les Autrichiens se contentèrent de bloquer la forteresse, mais avec les duels d'artillerie et les escarmouches occasionnelles, l'usure commença à faire des ravages parmi les défenseurs. Ces derniers étaient également affaiblis par la diminution des approvisionnements en nourriture et leur moral était miné par le manque de solde. Le 18 juin, les Français subirent une défaite à la bataille de Trebbia, ce qui permit aux Autrichiens d'agir de manière plus décisive contre Mantoue. Le 4 juillet, le siège entre dans une nouvelle phase, avec l'arrivée de renforts autrichiens et l'augmentation des effectifs des assiégeants, qui passent de 8 000 à 40 000 hommes. Les Autrichiens sont commandés par le général hongrois Baron Pal von Kray, expert en artillerie. Les bombardements d'artillerie sont constants. Les 24 et 25 juillet, l'assaut commence et les Autrichiens avancent lentement au cours des jours suivants. Le 27 juillet, Foissac-Latour entame des négociations sur les conditions de reddition. Les Autrichiens acceptent de libérer la majeure partie de la garnison française, de garder les officiers pendant trois mois et de s'engager à ne pas prendre les armes tant que les prisonniers ne seront pas échangés entre les parties en guerre. Dans un protocole secret, les Autrichiens exigent cependant la pleine souveraineté sur les « déserteurs de l'armée autrichienne ». Après les protestations des officiers polonais, qui craignaient que les Autrichiens ne veuillent prendre en charge les légionnaires polonais en raison des récents partages de la Pologne, au cours desquels l'Autriche avait pris le contrôle de certaines parties de la Pologne, le négociateur autrichien clarifia officiellement qu'il s'agissait de déserteurs de l'armée autrichienne actuelle ou d'anciens soldats autrichiens servant dans l'armée de la République cisalpine. Le 30 juillet, les troupes françaises et alliées quittèrent la forteresse. Les troupes de garnison furent divisées en unités françaises et non françaises (dont 1 800 Polonais constituaient toujours) ; les soldats autrichiens qui observaient la marche des troupes de garnison non françaises furent autorisés à agresser physiquement ceux qui étaient « reconnus » comme déserteurs et la plupart d'entre eux furent finalement arrêtés. Les officiers polonais, en particulier ceux issus de la partition autrichienne, furent contraints de s'enrôler dans l'armée autrichienne ou déportés dans la Pologne divisée, et un sort similaire fut réservé aux sous-officiers et aux soldats de carrière polonais, dont beaucoup furent également contraints de subir des châtiments corporels en étant battus à coups de bâton. Cela marqua la fin de la deuxième Légion des Légions polonaises. Foissac-Latour fut plus tard critiqué par les Polonais pour ce qu'ils considéraient comme une « trahison », mais aussi par les Français : pour sa reddition, Napoléon lui-même ordonna que Foissac-Latour soit rayé de la liste des généraux et lui interdit de porter un uniforme militaire.